NOVART. La galerie Cortex Athletico investit pendant deux semaines la place Renaudel, à  Bordeaux, avec la complicité de huit vidéastes.

L’ensemble a de quoi surprendre. Un container blanc, habillé de toile de Jouy, rayé de peinture phosphorescente. Il est beau comme un sou neuf, sa gueule s’ouvre pour laisser la place à  un écran géant. Il dort le jour et s’éveille la nuit, émettant une sorte de musique d’ambiance, une bande son réalisée par Gangpol spécialisé dans les musiques électroniques et installations d’art multimédia. Un sorte de monstre ronflant, qui va projeter place Renaudel du cinéma expérimental pendant deux semaines. Une micro manifestation, initiée par la galerie Cortex Athletico dans le cadre de NOVART.

Marie Canet, commissaire de l’exposition, invitée par Thomas Bernard (Cortex Athletico) s’est emparée de ce container pour y programmer huit vidéastes. Spécialisée dans le cinéma expérimental, elle a choisi l’éclectisme. ‟ Un artiste, une oeuvre, une nuit. Sur quinze jours. Nous avons pensé à  deux artistes ayant déjà  exposé à  la galerie. Franck Descottes, spécialisé dans la photo et les archives urbaines, a réalisé une vidéo parlant de l’écran. Franck Eon a choisi de brouiller et défaire la toile. ”

Vidéos déroutantes. Deux inédits pour ces soirées : body double 21 de Brice Dellsperger, artiste invité au dernier Festival d’Avignon, dans lequel le vidéaste a convié tous les acteurs de ses séries précédentes pour un massacre final, dans une baignoire. Le deuxième est celui d’un monstre du cinéma expérimental, réalisateur d’avant-garde. Takahito Iimura invite les occidentaux à  un cours de diction particulier, qui étire la bouche et la face jusqu’à  en faire un monstre. Des vidéos déroutantes, dont une très attendue : celle de Jacques Perconte. ‟ Une surprise, dont nous savons juste qu’elle s’intitule  » Sans titre 3  » et qu’elle est évidemment construite sur des bases logarithmiques ”.

‟ B Q B Boîte qui bouge ”, place Renaudel à  Bordeaux, face au TNBA, de 19 heures à  1 heures du matin, du 15 au 30 novembre. Accès libre.

Emmanuelle Debur : Un monstre du cinéma
Sud Ouest Gironde départementale, mercredi, 16 novembre 2005, p. 18
© 2005 Sud Ouest

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