Paris, sans titre n°005, 18″18, HD720p
En voiture sur le boulevard périphérique, mardi 5 décembre.
De la porte d’Italie (environ)(A6) à la porte de bagnolet (les deux tours)
De 7h33 à 7h56
Un périph fluide, étonnant à cette heure. je pensais revenir de l’aéroport avec les milliers de travailleurs qui polluent désespérément Paris tous les jours (excepté dimanche). Quelques rafales des lumières qui viennent m’éclairer la route. Tout baigne dans le jaune, l’orange le rouge. Le ciel est encore sombre mais jamais trop, la ville ne s’éteint jamais.
Quelle condition! Attaché au temps, pressé par les autres, tendu par la vigilance à cause de l’équilibre qu’il faut tenir à cette vitesse, je rentre. Avant mes premièrs rendez-vous d’aujourd’hui, avant de ressortir je vais me replonger dans mes pensées, me déplacer dans l’écran qui reflète mes visions constructives.
D’ici bien ancré dans mon véhicule à l’écran bien lesté dans mes pensées il n’y a que quelques minutes. C’est dérisoire alors que je vais faire de millions de kilomètres… Ces deux mondes sont tangents mais éloignés de plusieurs vies. Lequel fait l’autre ? Comment je gère ? Je suis une interface ?
L’occident sépare le corps et l’esprit. Je réside dans mon corps. Je ne suis pas lui m’a-t-on appris. C’est moi, mais ce n’est pas moi. La voiture me déplace mais mon esprit n’est pas vraiment là . Il veille mais de loin… Je peux encore glisser dans l’absurde. Cette pensée ne sert à rien. Il faut en revenir à tenir le volant… Loin du cocher et de ses chevaux qui ne porte pas l’attention au beau, le souci de la survie reste, je conduis, et je pense. La technologie a servi l’égo et le terrestre. C’est plus facile d’être là à contempler les idées au volant sans risquer l’accident…