Retrouvez mon texte Bien plus fort que la Haute Définition dans le deuxième volume des travaux de l’Ecole doctorale 441 Histoire de l’art, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Le cinéma critique. De l’argentique au numérique, voies et formes de l’objection visuelle
sous la direction de Nicole Brenez et de Bidhan Jacobs
Au tournant du XXIe siècle, l’art du film a connu des mutations profondes et rapides qui semblaient faire de la technologie le moteur de la créativité. Les cinéastes ont vécu une situation nouvelle et passionnante : ils pouvaient puiser à volonté dans plus d’une centaine d’années de matériel argentique, vidéographique puis numérique, et trouvaient à leur disposition un nombre croissant d’outils pour transférer, hybrider, tresser les supports d’images. Simultanément, aussi technicide que technophile, la logique industrielle fondée sur un turn-over à rotation accélérée démantelait des pans entiers de l’arsenal argentique et vidéographique. Comment les pratiques artistiques ont-elles affi rmé leur autonomie par rapport aux consignes technologiques et aux commandes sociales ? Comment ont-elles articulé exigence formelle et dynamique d’éman-cipation ? Cet ouvrage collectif recense les voies et les formes singulières de l’objection visuelle, notion qui renvoie aux différents modes d’actualisation pratique d’une conception du film comme travail critique. Issu des journées d’études ‟ Cinéma expérimental et histoire ” (2007), ‟ Collectif Jeune Cinéma/Festival des cinémas différents. Histoire, conservation et diffusion du cinéma expérimental ” (2008), ‟ L’art au temps du numérique ” (2009) et des programmations impaKt (conçues par les Trois Lumières) qui se sont déroulées au sein de l’Institut national d’histoire de l’art à l’initiative des chercheurs de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (École doctorale Histoire de l’art), ce deuxième volume de la collection Histo.art associe manifestes et analyses d’artistes, d’enseignants et de doctorants. Une préface du cinéaste Peter Whitehead et une intervention en images du plasticien Ange Leccia enrichissent l’ouvrage.
Ed. Publications de la Sorbonne, 2010
ISBN 978-2-85944-645-1
ISSN 2101-7719
Prix : 22 euros
Introduction
[...] Dans cette perspective, les artistes Peter Tscherkassky et Jérôme Schlomoff exposent leur conception d’un art fondé sur le minimalisme radical de leur dispositif matériel respectif, dont ils tirent des effets aussi inattendus que somptueux ; la cinéaste Johanna Vaude propose une taxinomie des initiatives en matière d’hybridation technologique ; au rebours des discours technophiles sans mémoire, le plasticien Hugo Verlinde articule les possibilités du numérique aux traditions du cinéma expérimental ; l’artiste numérique Jacques Perconte décrit sa pratique fondée sur la remise en cause des codes et des usages des langages informatiques ; Gabrielle Reiner rend compte de la persistance contemporaine des inventions stylistiques en noir et blanc, au moment de la condamnation de celui-ci par la technologie numérique ; Émilie Houssa interroge la façon dont, en Italie, des regroupements de cinéastes ont pris acte de la généralisation des petites caméras vidéo, et s’en sont servi de façon collective, organisée et réfléchie contre les médias de masse ; le cinéaste Lech Kowalski rend compte des principes qui structurent l’une des entreprises d’images contemporaines les plus radicales à tous égards, celle de l’expérience intitulée Camera War, conduite de septembre 2008 à septembre 2009, qui porta à son comble les puissances critiques de l’objection visuelle, puisqu’elle s’attaqua simultanément aux modes de fabrication, de production, de figuration, de narrativité, de circulation, de réception et de commentaire des images. [...]
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