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Posté le 24 novembre 2006 dans au fil des projets, Entre le ciel et la terre -> lien permanent
Accumulation Cut, 1969

Deniis oppenheim, accumulation cut, 1969

Ithaca, État de New York Perpendiculairement à  une chute d’eau gelée. Oppenheim a taillé à  la tronçonneuse un chenal de 122 x 300 cm dans la glace. Dans les vingt-quatre heures qui ont suivi. le chenal a gelé: les forces de la nature avaient effacé l’intervention de l’homme dans la nature. Il a présenté pour la première fois cette oeuvre sous cette forme (carte et photographies) lors de l’exposition ‟ Earth Art ”, à  l’Andrew Dickson White Museum de la Cornell University, à  Ithaca.

J’aime beaucoup le travail de Dennis Oppenheim, ma perception ne coà¯ncide pas avec forcément avec les lectures historiques de son travail. La pensée qu’il a collée à  ses gestes et les commentaires qui ont été faits ne me parlent pas. J’ai assez de plaisir à  comprendre les mots d’Oppenheim de façon plus naà¯ve que les autres. Il a dit : « L’art, c’est le voyage ». C’est effectivement ce que je ressens quand je suis en rapport avec ses oeuvres. C’est mon imagination qui déploie son histoire avec les lieux. Le rapport magique des termes qu’il a mis en interaction me fait voyager. Son action transfigure le lieu documenté, il émet bien plus de signaux vers moi que si la photographie ne mettait pas en scène son geste, que si la photographie n’était pas mise en scène par son texte et par la carte. Je m’imagine tailler la glace à  la tronçonneuse, le pouvoir suggestif de cette pièce est assez incroyable, il se passe beaucoup de choses agréables quand je la vois.

Dennis Oppenheim ne construit pas (à  cette époque), il trace. Son dessin est éphémère, la nature a vite fait de reprendre son ordre. Cela amplifie la force de l’image construite, quelque part, la magie de tout cela repose aussi sur le fait que cela ne soit plus, que l’action ait imposé l’homme sur la nature un instant, un moment où il a pu écrire et mettre en scène son langage, avant que cela ne disparaisse. Cette fragilité est émouvante.

Ce que je trouve très intéressant aussi à  ajouter à  mon commentaire, c’est que je n’ai pas eu plus d’émotions face aux ‟ vrais ” compte-rendu, quand je les ai vus dans les musées. Toute la force du travail tient ici comme elle est présente dans l’assemblage original. C’est vrai pour la plupart des oeuvres du land art. L’objet est fascinant, il peut être très esthétique, mais la perception se fait dans une vibration plus haute…

Dennis Oppenheim, Accumulation Cut, 1969 (Coupure/accumulation), Photographie en noir et blanc, carte topographique estampillée à  la main 152 x 102 cm

 

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