Ce matin en me réveillant j’ai pensé à Artémisia Gentilleschi. Je me rappelle la dernière fois que je l’ai croisée, ce jour où je faisais une conférence au centre Pompidou pour parler d’elle. Elle venait à Paris mais ne s’est pas déplacée pour venir me voir.
Dans les mois qui vont venir, ce projet va évoluer, je change. C’est lié. Il était régit par une énergie vaine qui frappait la réalité, secouait l’image et la religion. Artémisia en était le vecteur. Je pense qu’il est temps qu’elle fasse un pas de plus et ajoute à cette longue histoire les notes d’un nouveau présent. Après la fiction, tueuse à gages, le terrorisme, animée par une quête identitaire sociale, elle a parcouru les guerres vendant ses compétences meurtrières encore et toujours à la recherche de son âme. Elle a vu les autres animés d’une religion et d’une foie. Elle a essayé de trouver sa voix, empruntant les mêmes chemins qu’eux puis le sien pour finalement se rendre compte qu’elle ne pouvait plus aller encore plus loin. A cette limite de la réalité, elle n’existe plus, elle est en dehors du monde et surtout elle est en dehors de son corps. Et moi, je sais où elle doit aller. Il est temps qu’elle se recentre et qu’elle se pénètre. Qu’elle s’habite comme elle ne l’a jamais fait. Et elle sait, que son travail envers les autres n’a pas changé. Aujourd’hui elle comprend ce qui se passe. La force qui la poussait à les pousser reste là , mais il ne s’agit plus de les transpercer mais de les révéler. Il ne s’agit plus de les déchirer mais de les ouvrir. Qu’ils soient ici, dans ce monde, pas là -bas, dans cette image…