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Posté le 3 avril 2000 dans Chi Ocsha -> lien permanent
Suis-je Simplement Une Image

‟ Je m’appelle Artemisia
J’ai oublié comment les choses se sont passées…
Voilà  simplement une histoire.
Une histoire qui vous appartient…
Parce que c’est vous qui la faites exister.
Une histoire que je raconte pour vivre.
Celle d’une fille de mon âge ou presque. Celle d’une vie pensée comme un rêve. Celle d’un devenir pas forcément très clair…
C’est mon histoire et celle des gens que j’essaie d’aimer…
C’est l’histoire d’une image qui traverse la réalité pour essayer de se voir quelque part ailleurs que dans un miroir. ”

La première fois que j’ai abordé à  travers la pratique une réflexion sur l’image au cinéma (Chloé), j’ai essayé de saisir le support pour amener le spectateur où je voulais sans qu’il ne s’en aperçoive vraiment. Dans ce travail, la forme et le fond dialoguaient sans cesse pour finalement reconstruire une seule et même histoire : celle de gens qui n’arrivent pas à  se voir comme ils l’aimeraient et que la vie semble perdre dans un dédale temporel trop compliqué pour le maîtriser.

Depuis, mon travail s’est resserré autour de l’information, ce qui m’intéresse dans l’image, au-delà  de sa forme, c’est sa perception, que vont voir les spectateurs dans mes images, comment je dois les construire pour qu’ils ne les voient pas ?

Artemisia a vingt ans, mais elle ne le dit pas, elle ne dit jamais vraiment son age, à  la rigueur, elle parlera de son année de naissance… elle est une image, un personnage imaginaire dont l’histoire est trop parfaite. Elle s’invente, elle se raconte, elle construit le film dans lequel elle évolue et je dois conduire le spectateur sur le chemin d’Artemisia pour ne pas qu’il voit ce que je fais car je fais du cinéma.

‟ Mon père, Dan Skarss est né Angleterre, je vous avouerai que je ne sais pas exactement en quelle année, mais ce n’est pas vraiment très important. Il a vécu dans une famille assez riche, je crois qu’il était orphelin…
D’une certaine façon, un peu comme nous. ”

Artemisia invente tout, elle vit dans une sphère mentale impénétrable d’intelligence et d’imaginaire.

Elle s’installe dans un appartement très luxueux à  Bordeaux. Sous le couvert d’une mission au sein d’une entreprise immobilière qui gère de grands hôtels, elle travaille pour une organisation criminelle. La réussite du contrat pour lequel elle est là  est l’élimination de sept personnes impliquées dans le maintien de l’équilibre social de la région.

Artemisia aime énormément discuter, ne serait-ce que l’espace d’une soirée avec des hommes qu’elle rencontre sur le net.
Artemisia est un véritable trou noir qui avale toutes les informations qui sont à  sa disposition, elle est engagée dans une quête de la connaissance sans limite, les excuses de ces recherches sont principalement son histoire et celle de son frère.

Elle découvre un livre. Un ouvrage occulte. Elle en imagine une traduction. Les textes lui disent qu’elle est l’élue, que c’est elle qui doit s’engager dans l’accomplissement de la prophétie des armées de Chi… Artemisia se découvre et s’abandonne à  ce culte qui la transcende. Elle essaie de tout abandonner et de se donner à  ces écrits. Elle tue. Jusqu’au dernier souffle de sa quête, elle se demandera qui viendra l’embrasser quand elle sera.

‟ Je ne sais pas si tu sais d’où je viens, mais si je ne me rappelle pas, c’est peut-être que je n’existais pas avant que tu me rencontres. ”

Artémisia existe par ses multiples facettes, elle met en scène beaucoup d’histoires différentes qui construisent l’intrigue, elle traverse tout ce qu’elle aimerait connaître, et plus elle avance dans sa quête identitaire, plus elle se renferme sur sa folie… elle s’engage sur une voie sans retour qui la met face à  une question à  laquelle elle a toujours essayé d’échapper : Est-ce que tout ce que j’ai fait, je l’ai réellement fait ?

Lorsque nous découvrons, Artemisia, elle est souvent toute seule, elle existe par ses activités, au fur à  mesure que nous apprenons à  la connaître, elle ouvre son espace… Elle avance au milieu de la foule, elle court. Mais personne ne la remarque. Elle ne se rend compte de rien, mais elle est en train de poser une question à  son monde : Est-ce que tu me vois ?

De ce parallèle entre sa folie et ses relations au monde émergent des interrogations qui répondent à  la forme et aux fins du film ( Artemisia est une histoire ).

Artemisia :

Est-ce que j’existe ?
Suis-je simplement une image ?
Qui vais-je aimer ?
Est-ce que les armées du chaos, existent ?

‟ J’ai l’impression qu’on me regarde tout le temps, alors je joue le jeu. ”

 

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