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Posté le 23 juin 2009 dans ici et là dans le monde -> lien permanent
Précipiter Plus Bas Les Plus Faibles
Néo-Capitalisme Télévisuel. Entretien avec Pier Paolo Pasolini par Arturo Gismondi paru dans Vie Nuove (Voies Nouvelles) n° 51, 13′ année, 20 décembre 1958.

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[...]

En réalité, la télé, loin de diffuser (comme ils le soutiennent) des notions fragmentaires et privées d’une vision cohérente de la vie et du monde, est un puissant moyen de diffusion idéologique, et justement de l’idéologie consacrée de la classe dominante.

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La télé, selon moi, en mêlant des spectacles d’une certaine valeur artistique et culturelle (la prose) et d’autres d’un niveau très inférieur, c’est-à -dire en mettant la partie la plus pauvre, culturellement parlant, au contact de divers niveaux, pour ainsi dire, de culture, non seulement ne concourt pas à  élever le niveau culturel des couches inférieures, mais provoque chez elles le sentiment d’une infériorité presque angoissante. Ainsi les pauvres sont-ils en permanence soumis à  un choix qui les conduit, par la force des choses, à  préférer les spectacles étiquetés de niveau inférieur. En ce sens, si vous me permettez, je dirai que la télé s’ inscrit dans le phénomène général du néo-capitalisme. Au sens où elle tend à  élever un peu le degré de connaissance chez ceux qui sont à  un niveau supérieur, et à  précipiter encore plus bas ceux qui se trouvent à  un niveau inférieur. »

Extrait du premier entretien avec Pasolini dans Contre la télévision et autres textes sur la politique et la société, Les Solitaires Intempestifs, 2003.

 

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