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Posté le 27 juin 2007 dans au fil des projets, presse / textes, tectonique -> lien permanent
Bidhan Jacobs :
Tectonique

Tectonique : échange d’images en mouvement / Introduction.

Bonjour à  tous, bienvenue à  cette ‟ Rencontre tectonique : premier mouvement ” organisée par Les Trois Lumières î Association des chercheurs en études cinématographiques de l’Université Paris I – Panthéon Sorbonne. Nous tenons à  remercier très chaleureusement l’Institut National d’Histoire de l’Art de nous accueillir au sein de son prestigieux Auditorium, Zinaà¯da Schnell de l’Ecole doctorale d’Histoire de l’art de Paris I de son soutien à  la coordination technique de la rencontre et Maxime Gresle, régisseur de l’Auditorium, qui va assurer le suivi technique de la séance. Nous exprimons notre plus vive reconnaissance à  Nicole Brenez, Maître de conférence (HDR) à  Paris I et marraine de cette manifestation, ainsi qu’à  Hugo Verlinde, cinéaste et artiste numérique, et à  Jacques Perconte, artiste numérique, de nous faire l’honneur de leur présence et de leur participation exceptionnelles aujourd’hui. Ces deux artistes possèdent une compréhension intime et aboutie de leur médium, alliée à  une grande maîtrise de leurs outils, leur permettant de renouveler les enjeux de l’abstraction dans les arts audiovisuels des années 90 et 2000 et d’être, aujourd’hui, de véritables figures de proue des arts numériques en France et dans le monde.

Pour commencer, un rapide petit historique de l’élaboration de cette séance : Les Trois Lumières, en collaboration avec le CERHEC, ont organisé ici même un Colloque sur le cinéma expérimental le 18 mai 2007 dernier. Suite au succès de cet événement scientifique et artistique, Les Trois Lumières se sont vu proposer, fin mai, par Hugo Verlinde et Jacques Perconte, d’organiser une rencontre dans un but artistique, scientifique et pédagogique. En effet, les deux artistes venaient de faire connaissance, grâce au critique et journaliste Raphaà«l Bassan, d’entrer en collision, de découvrir la complémentarité de leur recherche sur l’image et de décider d’échanger leurs films afin de travailler chacun sur une oeuvre de l’autre. Nous avons été enchantés d’une telle proposition. Nous pensons, en effet, qu’une des prérogatives du chercheur, outre de pratiquer l’exégèse des oeuvres, est de formuler des manifestations atypiques en vue d’initier peut-être de nouvelles formes d’histoire de l’art, d’inventer des dispositifs expérimentaux qui puissent servir comme document aux étudiants, chercheurs, critiques et artistes d’aujourd’hui. Nous avons été séduits par l’idée d’une interaction entre des chercheurs et des artistes afin de créer un événement à  la croisée de la théorie et de la pratique. Nous avons été très sensibles à  l’acte hautement symbolique à  notre époque et quasi de résistance, qui pourtant parcourt toute l’histoire de l’art, qui consiste à  s’approprier l’oeuvre d’un autre, forme particulière de remploi qui désacralise l’oeuvre d’art et brouille les cartes des droits d’auteur. Une telle manifestation, enfin, contribue également à  élever des passerelles entre le cinéma expérimental et les arts numériques, à  poursuivre le décloisonnement méthodologique nécessaire à  tout discours pertinent sur les arts. Le décloisonnement se manifeste également dans l’acte de pure générosité d’Hugo Verlinde et Jacques Perconte qui consiste à  élever une passerelle vers le public en le transformant en témoin et interlocuteur privilégié d’une histoire en cours.

Ce glissement d’images va s’accomplir en deux mouvements : aujourd’hui, les deux artistes vont expliquer leur démarche, leurs motivations théoriques et pratiques ; le deuxième mouvement, en octobre ou novembre 2007, aura pour objet d’exposer le résultat de leur collaboration au cours d’une séance spéciale de projection dans un ou plusieurs lieux qui restent encore à  définir, par exemple à  l’INHA, dans le cadre d’impaKt, la manifestation audiovisuelle mensuelle des Trois Lumières, mais peut-être aussi dans un autre cadre.

Ainsi, cette rencontre tectonique se présente t-elle comme un non-événement, dans le sens où elle n’est pas issue d’une volonté de créer de l’événementiel, mais de suivre au plus près l’actualité d’un processus de gestation et de création d’oeuvres d’art audiovisuelles qui nous permet d’entrer au coeur même de la démarche de deux artistes.

Le dispositif de la séance d’aujourd’hui, qui est certes un pari, comportant une part de risques et d’aléas, a été conçu de manière méthodique. Il se déclinera en trois parties :
Tout d’abord, Hugo Verlinde présentera son travail, extraits de films à  l’appui. Hugo Verlinde est diplômé de l’Ecole Louis Lumière en 1992, co-fondateur de l’Etna, atelier de cinéma expérimental en 1997 (alors intitulé Le Cinéma Visuel). Il explore, par le biais du langage de programmation, la plasticité de modèles mathématiques, liée aux possibilités d’exposition de l’image et de l’interactivité, lui permettant d’aborder l’image comme une passerelle entre le visible et l’invisible, le matériel et l’immatériel.
Nous enchaînerons sans pause, ni question, dans le souci méthodologique d’obtenir une vraie collision entre les deux oeuvres, avec Jacques Perconte qui opérera une même présentation de sa démarche. Jacques Perconte applique à  des images figuratives (le plus souvent des paysages) toute une palette d’outils numériques simples détournés de leur utilisation première ainsi qu’un traitement complexe en strates, afin de faire émerger leur riche structure interne et de les métamorphoser en un paysage numérique dans la surface et l’épaisseur duquel s’interpénètre une multiplicité de formes plastiques radicales.
Enfin, Hugo Verlinde et Jacques Perconte engageront une discussion très libre sur les motivations de cette rencontre tectonique et sur le travail que chacun voudrait accomplir sur l’oeuvre de l’autre. Les deux artistes ont soigneusement éludé jusqu’à  maintenant toute discussion à  ce sujet afin d’en parler pour la première fois devant vous. Leur collaboration deviendra ainsi effective dès la fin de la séance. Vous êtes, vous public, chaleureusement invité à  intervenir autant que vous le désirez. Imaginez que vous n’êtes plus spectateurs dans un auditorium mais convives lors d’une discussion à  bâtons rompus dans le salon chez l’un ou l’autre de ces artistes.

Au nom des Trois Lumières, je vous souhaite une excellente séance.

Bidhan Jacobs.
Paris, ce 27 juin 2007.

 

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