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Posté le 3 janvier 2005 dans ici et là dans le monde -> lien permanent
Son Et Lumières, Au Centre Pompidou

Oskar Fischinger, Ornament Sound, 1932 (1972)

Je ne lis grand-chose de ce qu’il y a d’écrit aux murs. On raconte de l’histoire, on écrit ce qu’il faut voir et comprendre. Cette exposition donne l’impression d’avoir un but didactique. C’est un nouveau prétexte pour montrer des oeuvres. Mais je trouve que le contexte est trop exposé… J’aimerais être moins guidé. C’est là  la grande difficulté. Le dépliant s’ouvre sur une référence à  Baudelaire qui écrivait « les couleurs, les parfums et les sons se répondent »…. Un extrait de poésie défait de sa forme, on inspire l’idée et on éloigne la perception. Parce que, si bien sur il y a des choses à  raconter sur les liens entre l’art et le son, ce qu’il faut ramener aujourd’hui î certainement î au premier plan de cette relation, c’est la liberté de réception, la sensation, la poésie, le mystique, l’imaginaire…

Quand je fais mes premiers pas dans les couloirs de l’exposition, j’ai la chair de poule qui pointe devant Kandinsky, Picabia, mais reconnaître des instruments de musique me glace et les sensations retombent… Et cette partie de l’exposition, la première voudrait mettre en scène ‟ l’immatérialité de la musique ”. Le son et l’art ? Le lien qu’on a décidé de m’exposer est aussi étroit ? Dan Graham joue du piano, des instruments expérimentaux, des représentations de figures sonores, des images de son. Et le Len Lye… Trop serré, il n’y a pas assez de place pour moi dans ce que je vois quand j’y lis le lien entre l’image et le son. Pourquoi il n’y a pas assez d’espace? Parce qu’on m’a dit quoi regarder.

Qu’est ce que je critique ? Je n’aime pas la lecture sous-titrée. Cette visite de l’exposition serait certainement plus forte si elle se composait de deux mouvements. Un premier de découverte des oeuvres où je pourrais me construire et un second où l’on me raconterait des choses. Je ne critique pas ce qui est dit, il y a des morceaux plus forts que d’autres, l’effort est là . Mais la lecture des oeuvres qui en suit est amputée. Elles ne sont pas que ce qu’on en dit. Et c’est ce qui je pense fait souvent du tort aux oeuvres : on les commente trop. Il y souvent peu de choses à  dire. Il es temps de ressentir. La société du comment doit se laisser aller à  s’ouvrir aux émotions. La lecture guidée de ces oeuvres est intéressante mais est-ce que c’est ça qu’il faut faire ? J’imagine qu’il y a derrière ces questionnements de comment montrer l’art et qu’en dire des choses à  déterrer.

Le catalogue est là . Trop cher pour sur, mais c’est le livre qui raconte. Les oeuvres sont représentées, commentées, contextualisées. Et si le catalogue faisait partie du prix de l’exposition. Mais c’est un livre de référence. Je suis souvent déçu en quittant les expositions de ne pas pouvoir acheter un catalogue raisonné, ce qu’il y a écrit sur les murs pourrait y être, les oeuvres y seraient aussi, plus détaillées facilement….

Pour ne pas finir sur une note amère, c’est une très belle exposition, il y a des oeuvres extraordinaires, et c’est l’occasion d’en voir certaines qui n’ont jamais été exposées en France. J’ai eu beaucoup de plaisir à  parcourir ces allées, finalement, je me fiche de ce contexte muséal, l’art qui y est montré est fort, j’aimerais que la forme soit parfaite… Mais ce n’est pas le moment, le monde de l’art regarde l’art avec de drôles d’yeux.

Sons & Lumières, Une histoire du son dans l’art du XXe siècle, Expositions au Centre Pompidou du 22 septembre 2004 au 3 janvier 2005. Un oeil sur le dossier pédagogique ?

illustration : Oskar Fischinger, Ornament Sound, 1932 (1972), Reconstitution par William Moritz en 1972 à  partir d’expériences originales réalisées en 35 mm par Fischinger en 1932. Film cinématographique, 4’, 16 mm, son, noir et blanc. Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris

 

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