Ch!.
La réalité dépend de l’actuel. Elle évolue selon les interactions qu’entretient avec elle l’être vivant. Sa connaissance, à un moment donné pour un sujet n’est ni vrai, ni fausse, elle est possible ou elle ne l’est pas. L’enjeu ici est celui de la représentation d’une réalité qui se construit sans cesse. Artemisia a vingt ans. Elle fabrique son histoire et s’y met en scène.
De l’univers dans laquelle nous la découvrons à celui vers lequel elle nous emmène, elle s’efforce à s’expliquer et à se convaincre qu’elle est son personnage. Elle n’en doute pas mais elle a besoin de tout valider par des principes ou par des préceptes.
Artemisia essaie de maîtriser la réalité. A défaut d’y arriver, elle en construit une qu’elle peut soumettre à son contrôle. Elle ne se rend pas compte à quel point elle dérive tellement tout ce qu’elle fait reste cohérent.
Chloe
La réflexion développée dans ce film fait directement suite aux essais réalisés lors de l’expérience précédente : Chloe.
C’était l’histoire d’un film qui s’inscrit dans une autre forme, qui elle ne repose sur aucun support, mais qui se déploie autour des moments partagés par les acteurs et tous les protagonistes de cette histoire. Un film qui d’abord s’appuyait sur l’expérience en espérant devenir une trace de se qui se déployait autour de lui.
Ch!.
Artemisia a quelque chose comme vingt ans. Elle navigue entre plusieurs univers qui s’éloignent de plus en plus de la réalité que nous connaissons. Elle se construit des systèmes de représentations qui vont lui permettre de comprendre notre monde.
Artemisia tuait parce qu’elle croyait qu’elle pourrait en vivre, puis elle a compris pourquoi elle le faisait. Maintenant elle s’applique et s’explique.
Si elle connaît tant de choses c’est qu’elle a 30 ans et que depuis des années elle essaie de tout connaître. Ce qui lui donne le plus de mal, c’est de trouver le moyen d’uniformiser cette quête à travers la connaissance. Elle voyage beaucoup pour s’imprégner le plus possible des ces cultures qui ont été les siennes, celles de siens.
‟ Je les aime mais ils sont si simples ”
Je les aime, mais ils sont si simples.
Artemisia écrit beaucoup et lit beaucoup, elle marque, elle dessine, elle peint, elle colle, elle regarde et construit des espaces d’activité, elle est si sensible à tout ce qu’elle fait qu’elle ne peut pas évoluer dans un espace qu’elle ne maîtrise pas.
Innocente qui tue et qui viole les vies de ces inconnus que des forces désignent, et la nature dans tout ça ? Elle est si intelligente la petite qu’elle ne peut se confondre avec eux. Si elle est la et pas comme eux, ce n’est pas pour rien. Si elle comprend tout c’est qu’elle est la seule. Si elle tue ce n’est pas pour rien, et si elle comprend, c’est pas pour rien.
‟ Ce n est pas pour rien ”
Ch!.
Artemisia est la devant nous, on va la suivre, se perdre avec elle dans un périple intellectuel. La caméra la prend en photo – c’est elle qui développe son espace jusqu’à ce que nous passions de l’autre côté du miroir.
Elle ne se donne pas. Elle se garde pour elle, sale égoà¯ste complètement barrée dans des systèmes structurants un espace qui n’existe que derrière ses yeux.
Ce système qu’elle met en place elle le structure de plus en plus. Nous faisons pareil, nous nous rapprochons d’elle, elle est là , son visage reflète tout – seulement sa soeur pourrait comprendre, on la contourne pour se placer derrière elle comme à l’intérieur d’un miroir qui voudrait savoir tout ce qu’elle fait. Mais est ce qu’elle lui parle à ce miroir, est ce qu’elle explique à son reflet ce qu’elle a l’intention de faire de sa vie et pourquoi elle n’est pas la pour elle mais pour son frère ? Pour sa soeur ?
Est-ce qu’elle a envie de se faire l’amour devant nous ? Elle communique avec son image, son corps astral ? Qui sait ce qu’elle voit dans ce miroir, elle n’est tellement plus là qu’elle est la plus forte.
Est-ce que son reflet fait les mêmes choses qu’elle ?
Où sont les dieux de cH!
C’est étrange ce rapport qu’elle a avec son frère, cette idée d’avoir encore des liens physiques et psychiques avec lui, est-ce qu’elle n’est pas tout simplement lui, est-ce que ce frère était garçon, est ce qu’il a existé ?
Archéologie des médias, archéologie de sa vie, archéologie de son âme. Qui est-elle ? Qui est dieu ? Est-ce qu’il était plusieurs ?
Qui sommes nous ?
Artemisia
C’est elle qui construit l’histoire, en fouillant dans les différents niveaux de sa personnalité et dans son système de fonctionnement, on découvre comment Artemisia opère. Elle manipule les gens avec son image. Elle reconstruit la réalité afin d’exister dans un espace de perception qu’elle maîtrise totalement.
Niveau 0
C’est le début de l’hiver. Artemisia arrive à Bordeaux, elle a déjà trouvé un appartement. Elle s’installe très vite. Elle est là pour son travail. Elle va passer un peu de temps ici, histoire de connaître la ville et de renseigner ses employeurs sur les qualités touristiques haut de gamme de la région. Artemisia prend son temps pour travailler.
Niveau 1
C’est le début de l’hiver. Artemisia arrive à Bordeaux. Elle a déjà trouvé un appartement et s’y installe très vite. Elle est là pour son travail, elle doit éliminer certaines personnes gênantes pour l’organisation qui utilise ses talents. Elle sait être discrète.
Niveau 2
C’est le début de l’hiver. Artemisia arrive à Bordeaux. Elle a déjà trouvé un appartement. Elle s’installe très vite. Elle s’installe très vite. Elle n’aime pas être dans un lieu qui ne lui appartient pas. Elle voulait changer d’air. Artemisia prend son temps pour réfléchir.
Ch!.
Artemisia a quelque chose comme vingt ans, elle va découvrir sa véritable identité dans une quête initiatique, ce quelle va comprendre est hors de nos systèmes, à première vue ce serait quelque chose lié à une forme d’ésotérisme, mais tout se passe dans sa tête.
Artemisia est sur les traces de son passé, elle cherche qui elle était, qui était sa famille. Devant l’absence de réponse, du à sa personne, elle invente, elle se construit une histoire… La moins commune mais la plus vraie, qui retrace l’histoire de sa génération à travers l’histoire.