projection aléatoire de films et vidéos
rencontre avec des plasticiens du numérique
animée par Bidhan Jacobs
Avec les participations exceptionnelles de Pip Chodorov (cinéaste, éditions Re:Voir, Collectif Jeune Cinéma), Jacques Perconte (plasticien) et de Hugo Verlinde (plasticien et artiste numérique).
‟ Random Access ” est un hommage à Nam June Paik et à un paramètre spécifique du numérique selon le cinéaste et spécialiste de l’abstraction Malcolm Le Grice. Le numérique, envisagé au travers de toute pratique déclinant une pensée qui s’exprime en nombre î le calcul î nous ouvre notamment au travail des peintres qui se sont emparés du cinéma, à celui des cinéastes inventeurs de machines optiques, au cinéma métrique et, bien sà»r, aux créations des virtuoses des ordinateurs analogiques et numériques.
De 1920 à aujourd’hui…
Avec l’aide de Pip Chodorov, les travaux de deux artistes français majeurs du numérique d’aujourd’hui, Jacques Perconte et Hugo Verlinde, seront mis en perspective avec une histoire internationale de l’art numérique. On peut déceler certaines prémisses de l’art numérique dans les films des peintres des années 20 et 30 (Viking Eggeling, Hans Richter, Oskar Fischinger) qui seront développées par les pionniers de l’art par ordinateur à partir des années 50 et leurs suiveurs (les frères Whitney, Stan Vanderbeek, Larry Cuba, Bart Vegter), mais aussi rapprocher ces oeuvres de celles des inventeurs géniaux (Nicolas Schà¶ffer, Joost Rekveld) et des films programmables (Peter Kubelka). Les dernières avancées de jeunes artistes, contemporains de Jacques Perconte et Hugo Verlinde, semblent s’inscrire dans cette même histoire : eriKm et Pierre-Yves Cruaud en France, la scène norvégienne (HC Gilje), des Pays-Bas (Telcosystems) et autrichienne (reMI).
Les interventions de Pip Chodorov, Jacques Perconte et Hugo Verlinde seront traversées par un programme en quatre parties de films et vidéos, dont certains inédits en France.
9.12.2009
14h à 20h – Amphi Culturel
Université Lumière Lyon 2 – Campus
Programme :
14h / programme #1 >algorithme et optique, ou la pensée numérique<
Zwerk, Bart Vegter, 2004, Allemagne / 35 mm / coul / silencieux / 7’
#37, Joost Rekveld, 2009, Pays-Bas / 35 mm/ coul/ sonore/ 31’
14h45 / Pip Chodorov
Rythmus 21, Hans Richter, 1922-1924, Allemagne / 16 mm / n&b / silencieux / 4’ 00
Studie N° 7, Oskar Fischinger, Allemagne, 1931 /16 mm / n&b / sonore / 2’ 30
Arnulf Rainer, Peter Kubelka, Autriche, 1958-1960 / 16 mm / n&b / sonore / 6’ 30
Particles in Space, Len Lye, 1979, Nouvelle-Zélande / 16 mm / n&b / sonore / 4’ 00
Permutations, John Whitney, 1968, USA / 16 mm / coul / sonore / 8’ 00
15h30 / programme #2 >machines esthétiques et abstraction calculée<
Kyldex condensé, Nicolas Schà¶ffer, 1973, France /16 mm / coul / sonore / 3’ 00
Lapis, James Whitney, 1963-1966, USA / 16 mm / coul / sonore / 10’ 00
Black and Light, Pierre Rovere, 1974, France / 16 mm / n&b / sonore / 8’ 00
Matrix III, John Whitney, 1972, USA / 16 mm / coul / sonore / 11’ 00
3/78, Larry Cuba, 1978, USA / 16 mm / n&b / sonore / 6’ 00
Altaà¯r, Hugo Verlinde, 2004, France / mini DV / coul/ sonore / 9’
White Altaà¯r, Jacques Perconte, 2008, France / HD / coul / sonore / 3’
16h20 / pause
16.30 / Hugo Verlinde
17.20 / programme #3 >logique arbitraire et temps numérique<
Symphonie diagonale, Viking Eggeling, 1921, Suède / 16 mm / n&b / silencieux / 6’ 40
Calculated Movements, Larry Cuba, 1985, USA / 16 mm / n&b / sonore / 6’ 00
Poemfield #2, Stan Vanderbeek, 1971, USA / 16 mm / coul / sonore / 6’ 00
Arbitrary Logic, Malcolm Le Grice, UK, 1989 / DVD / coul / sonore / 5’
ZIJKFIJERGIJOK, reMI, 2002, Autriche / Beta SP / coul / sonore / 3’ 00
Crossings, HC Gilje, 2004, Norvège / DVD/ coul / sonore/ 4’
Scape_Time, Telcosystems, 2006, Pays-Bas / Mini DV / coul / sonore / 8’ 21
18.00 / Jacques Perconte
18.50 / programme #4 >simulacres et incarnation<
Autoportrait, eRikm, 2008, France / Mini DV / coul / sonore / 5’ 38
Traces, Pierre-Yves Cruaud, France / DVD / 2006/ n&b / sonore / 6’
Terminal Self, John Jr. Whitney, 1970, USA / 16 mm / coul / sonore / 7’ 00
Strange Boutique, Régis Cotentin, 2008, France / HD / coul / sonore / 15’
Hugo Verlinde
Cofondateur de l’Etna (Atelier de pratique, de formation et de diffusion du cinéma expérimental) et figure de proue du nouveau cinéma expérimental français à la fin des années 90, Hugo Verlinde a vu ses films programmés en Europe, en Asie et en Amérique du Nord dans de nombreuses cinémathèques et festivals consacrés au cinéma des plasticiens. Depuis 2005, ses installations sont exposées en galeries et dans les lieux de l’art contemporain, en particulier le Palais de Tokyo à Paris, Up Link à Tokyo, Ars Nova à Séoul et la Tate Modern à Londres.
Plasticien et artiste numérique, sa connaissance des mécanismes liés à l’ordinateur lui a fait dépasser les considérations purement techniques qui s’attachent souvent au numérique. Ici la technique est transcendée et l’univers céleste de l’artiste s’adresse à tous. A l’ère du numérique, Hugo Verlinde envisage l’ordinateur comme un médium d’expression à part entière et parvient à offrir une vision qui confère du sens et du sensible.
Dans le travail d’Hugo Verlinde, les images s’affranchissent du cadre et des limitations de l’écran et nous convient à une méditation sur l’espace. Fenêtres sur l’infini, les enveloppes de ses installations se dilatent, se courbent et s’illuminent pour nous faire découvrir des espaces frémissant d’une vie nouvelle et profonde. Dans ces brèches sensorielles où le matériel côtoie l’immatériel, nos conceptions sur l’espace vacillent, les frontières entre le proche et le lointain s’effacent et le ciel le plus haut semble dès lors à portée de main.
Son oeuvre a fait l’objet d’une monographie intitulée ‟ Cosmogonies ” éditée en DVD par le label Lowave en 2008.
www.hugoverlinde.net
Pip Chodorov
Pip Chodorov, né à New York en 1965. Cinéaste et compositeur de musique, il a étudié la science cognitive à l’University of Rochester, New York, et la sémiologie du cinéma à l’Université de Paris III. Il a travaillé dans la distribution de films, à Orion Classics, NY, à UGC-DA, Paris, et à l’Association Light Cone, Paris. Il est président de la coopérative des cinéastes COLLECTIF JEUNE CINEMA. Il est aussi cofondateur de L’Abominable, laboratoire cinéma coopératif et artisanal pour le développement et tirage de films, ‟faites-le vous-même”, à Paris. Il a également crée Re:Voir en 1994, pour l’édition en vidéo de films expérimentaux historiques et contemporains.
Ses films, qui varient de l’animation – et notamment l’animation des photographies – au journal filmé, se caractérisent par une certaine joie de vivre ou sens de l’humour, couplé avec l’idée d’éveil de la conscience de soi, plutôt que par des soucis structurels, lyriques ou de l’imaginaire.
Jacques Perconte
‟ Jacques Perconte pratique la photographie, la vidéo, la création numérique et la musique; il explore les ressources conjuguées du corps, du paysage et de la couleur détachés d’une inscription limitative et contraignante. Caractérisée par l’altération programmée, par la puissance entraînant toute production dans la tension d’un flux constamment renouvelé, son oeuvre est avant tout destinée à être vécue, partagée dans une expérience à la fois ouverte, mouvante et resserrée. Son sens réside moins dans les forces qui s’y dépensent que dans les états affectifs suscités. Il ne consiste pas en la cohérence issue d’une structure unifiée, mais dans l’énergie d’une déambulation intime s’offrant à l’imagination en changeant constamment la nature de sa focalisation.” Didier Arnaudet, Art Press. Mai 2008. n°34.
‟Après le dessin, j’ai découvert la peinture puis la vidéo, l’informatique et les réseaux. Je suis passé par les cours du soir des Beaux Arts, par l’Université, par le CNRS. Arts plastiques, cinéma, philosophie, design interactif, systèmes d’information, stratégie d’innovation… J’ai plongé dans le numérique en 1995. J’ai beaucoup expérimenté les outils. Depuis plus de dix ans, je me demande ce qu’il faut écrire avec ces machines à produire des images hybrides. Je cherche à partager, à donner. Pour cela j’expose mes interprétations de la nature, de ce monde, de l’art, de la lumière, du son. Je donne aux images les vibrations que j’estime légitimes. Des dimensions où elles ne mentent pas, où elles ne dictent pas, où elles mettent en garde contre leurs propres pièges. Je joue avec et contre la technologie. Je voudrais rendre à mes outils une place conviviale. Une place où ils disparaîtraient pour soutenir mes gestes.” Jacques Perconte
www.jacquesperconte.com
Remerciements chaleureux :
Emmanuelle André, Martin Barnier, Gauthier Boncourt, Christophe Bichon (Light Cone), Nicole Brenez, Patrice Charavel (Service Culturel Lyon 2), Pip Chodorov, Régis Cotentin, Pierre-Yves Cruaud, les étudiants L2 de ‟ Cinéma et art numérique ”, Rémi Fontanel, Jacques Gerstenkorn, Emmanuel Lefrant (Light Cone), Yves-Marie Mahé, Jacques Perconte, Séverine Simon (Service Culturel Lyon 2), Pascal Solli (Service Culturel Lyon 2), Silke Schmikl (Lowave), Les Trois Lumières, Gabriela Trujillo, Hugo Verlinde.