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Posté le 24 novembre 2001 dans Chi Ocsha, évènements -> lien permanent
Chi Ocsha, Lecture Du 24 Novembre 2001

Lecture d’Artémisia Gentileschi
Dans le cadre de :
le livre de Chi, premières traductions
Bordeaux, 2001

011

Des cendres
Sur les yeux
De ceux qui voient mal
Au lieu d’icônes
Tachées de ces mensonges
Reniant les maux
Kürsthau
Et là 
En tout
Il faudra oublier
Pour annuler
Ce que l’autre a fait
Ce qu’il dit parfait
Surfait oui
Et pas pour toi
Pas pour moi
Il s’agit de sentir
Il s’agit de voir
De reconnaître
De s’avouer
De confesser
De souffrir
De jouer
De respirer

De toucher
De passer
De tendre
De se tendre
De se tordre
De s’ouvrir
De se vider
De s’enfoncer
De se laisser pénétrer
De se laisser dévorer
De se laisser user
Aussi longtemps
Que le temps
S’abandonnera à 
Pousser sur les berges
Et sur les côtes
Les eaux
Les bleus
Les autres
Qu’ils ont versées
Avec moi
Pour toi
Les rouges
Qui salissent les habits
Les blancs
Portés par ceux qui coulent
Sans voir
Qu’il n’y a plus
Pour eux
Que ce ne sera plus
Nulle part
Que le tour a passé
Que le nombre est tombé
Depuis longtemps
Le passage s’est ouvert
Il s’agit de l’écouter

A toi
Du précédant
Le second
Celui qui dit que
Tu seras morte
Et pas comme eux
Tu resteras là 
Et après eux
Si tu sais
Il s’agit de voir
Avant d’aller
Avant de croire
Avant de penser
Avant tout
Il s’agit de voir
Avant tout
Sois silence
Il s’agit de voir
De se souvenir
De tuer
De glisser
De se laisser faire
De montrer
De se battre
De boire

De faire dix pas vers moi
En te saignant
De faire en sorte que
Ces mots ne soient pas des reflets
De veiller à  ce que
Ces mots ne restent pas écrits
De se rendre compte que
Ces mots ne sont rien d’autre que toi
Kalle opta
Je te pousse
Quand il est question d’en faire dix
C’est passer de l’avant vers l’après
De sortir de cet espace sans teinte
Sans son
De nager vers la couleur
Et quitter l’été
Quand il est question de se rendre compte
Il faut jurer de s’en aller mourir
De sacrifier ce visage évanoui
Pour comprendre que rien n’est là 
De savoir que rien n’existe
Que tout est de terre
En noir
Je te cherche comme
Je te sens comme
Si
Et voilà 

Que je t’embrasse
Je veux te fendre
Je veux t’épuiser
Je veux te vider
Je ne veux plus que tu me voies
Et que tu lises
Et plus que ça
Et que tu fasses
Pour traverser
Le temps d’un moment
Avant
Le milieu
Espace jaune
Pas si pur
De rues et de noms gravés
D’encore
Et puis
Dix pas
Après
Pour que tu regardes
Pour tout ça
Avant

La main
Ma main
La tienne
Plus loin
Je t’embrasse
Je te serre
Je déchire
Toutes ces larmes
De tissus et de cuir
De chair et de muscles
Qui couvrent tes os
Et empêchent ce vrai corps
De passer au-delà 
De couler
De baiser
Le sol sacré de ces terres
De charbons et de sangs
De feuilles vertes
De lacs et d’eaux en glaces
Je te serre
Sans que
Rien ne se passe
Pour que tu laisses
Pour que tu effaces
Et que tu saches
Que rien ne sera
Jamais plus comme
Ni proche
De ce qui fut
A toi
Pour toi
Vers ces forêts

Que tu regardes
Je te serre
Je t’éteins
Je t’aveugle
Je t’étrangle
Pour que
Tu ne te retournes pas
Vers ces mirages
Perdue
Que personne
Ne voudra
Jamais sauver
Je te serre
Je t’éteins
Je t’aveugle
Je t’étrangle
Pour que
Tu ne te dises pas
Que tu as envie de les aimer
Perdue
Qu’eux seuls
Et pas sans moi
Sont prêts à  sauver
C’est tout ce que j’avais à  faire
Te renaître
Petite Maddu Ocsha
Je t’embrasse
Je vomis mes envies d’homme
Sur ce sol stérile où rien ne sue

J’entends déjà  le fer fendre et pénétrer
Les joues de mes enfants trop innocents
J’aurai aimé les abandonner
Ces maux qui tardent à  nous étouffer
A déchirer doucement nos corps
A manger nos organes
Qui même traînent exprès
A l’arrivée d’une première fin
Celle de ses vies inutiles qui s’agitent
Si inconscientes et si faibles
Elles me dégoà»tent tant
Une première fin qu’elles méritent
Peut-être une seconde plus tard
Celles de chairs épuisées
Avant un renouveau naà¯f et futile
Qui sera celui du calme
Avant que ne s’éveille le chaos
Le mien parce que je l’attends
Le votre parce que tu l’attends
Celui du chi parce que c’est eux
Je te mords
Je vomis les lueurs
Qui m’on fait faiblir
Par ma langue interdite si difficile
Celle des armées qui s’approchent de toi
Celles qui te possèdent déjà 
S’il y a quelque chose qui ne leur appartient pas
C’est tout ce qui fà»t avant
Ces tas de choses connues
Ces heures de bonheur et de vie
Trop mauvais pour qu’ils ne soient pas
Rien que de simples souvenirs
A raconter et même pas
Et comment

La langue qu’ils m’ont offerte comme seule issue
Moi homme des dieux et chef des miens
Je fige ces écrits qui ne sont que pour toi
Sur des pierres lisses dans leur dos
Avec mon sang noirci par l’amour
C’est pour les perdre ici et là 
Dans ces lieux sombres
Vers ces cieux puants
Aux pas de leur monde
Celui qui nous donne tant
Et qui s’efforce de tout nous prendre
Au pas de ma vie
Si elle a jamais existée
A eux
A qui nous vouons nos morts
Les vôtres
Je donne leur ici
A ta foi
Brà»le
Je te tue
Je te saigne
Je me vide
De tout ce qui me plait
Par amour pour rien
Je ne vous hais pas
Je ne vous aime pas
Je ne vous connais pas
Et je ne veux rien de ce que vous voulez
Seulement vous saurez qui vous êtes
Surtout toi
Petite catin

En étant ce livre
En étant ce que tu ne dois pas
Vous apprendrez
Vous me comprendrez
Ce n’est pas rien de s’offrir le monde
Nous n’avons pas réussi
Ce n’était pas le temps
Nous ne sommes pas battus
Ce n’était pas ça
Nous sommes faibles
Surtout moi
Et je m’en veux
Nous allons en mourir
Et c’est mieux
Avec toi
Enfin
Moi je m’en vais
Celle là 
C’est une histoire de mains
Pas de gestes biens
Tenus trop
Tendus
Tant qu’ils ne touchent rien
Simplement
De peur que
D’un temps trop donné
Ils se perdent et
Sentent

Leurs doigts
Se geler
Se défaire de leurs pattes
Pour ainsi
Jamais ne plus toucher
Ni de satins tièdes
Ni de lames brà»lantes
De peur de
Ils se masquent
De silences et de fêtes
En célébrant la mort
Du geste
Se laissent
Couverts de soupçons
En distances tracées
D’un un à  l’autre
Un
C’était si
Cette histoire de mains
Immortelle
De peur de
Qu’en
Kilomètres de promesses
Qu’ils voulaient qu’on leurs fît
Donnant cette idée d’un air
Bien
Juste
Qui
De la main
Ne détacherait
Rien

Ils vous mettront
Bardés de lances
D’épées de haches de flammes
Et d’armes que l’on ne connaît pas
Ils vous battront
Les armées reviendront
Elles
Prendront vos corps
Les perdront
Les jetteront
Les gaspilleront
Vides de tout
Comme des bouts de viande
Ils se laisseront glisser
S’écorcher sur les pieux
Les pics acérés les tailleront
Et effaceront leurs mirages
Aussi banals que l’illusion
De ces choses vues
Qui leurs servent de vêtements
De tout parce qu’ils n’ont rien
Sans moyen de faire
Et je suis là  pour les aider
Elles sont ce qui vous dérange
Ce qui vous fausse et vous puni
Ce qui vous rend étrange
Et non plus fort
Mais pute comme un rien
Qui se prend pour un ver
Qui se tend comme un brin

Au risque de se briser
Au souffle d’un baiser
D’un regard
Qui ne ferait que passer à  côté
Qui ne vous serait même pas destiné
Je vais me jeter fers au poings
Pille terke palt
Me faire empaler
Dans les bras trop rouges
De ces guerriers en paille
Atta griildm
Je serai le lien
Je serai le lien
Je ne vais pas te tenir la main
Non
Je ne vais pas te tenir
Mais je te possèdes
Toi et ton sang
Comme un rien
Et tu me cherches
Comme si je ne le savais pas
Entre toi et eux
Vois-tu où tu vas
Pas si ce n’est que ça

Tu viens vers moi
Pour moi
Vers le bas
En montant
A pas serrés
Loin de ces images de toi
Que tu connais
Que tu me racontes
Que tu uses
A force de si et de je
En faisant croire que
De toi tu offres
Le tout ou rien
Ou mieux en moins
Mais toi seule sait
Comme si je ne savais pas
Alors que je suis attentif
A tout et surtout à  toi
Qui en voit rien ou mal
Encore
Je crois
En ça au moins
Alors
Regarde dessous
Avant
Qu’une ombre ne glisse
Aussi lasse que lisse
Douce et vivante
Comme un être bas
Trop simple pour vivre
Parce qu’elle veut te baiser
Pour te dire
Pour te faire entendre
Artemisia c’est le moment
Fille du roi et des cieux

Dont la mère ne fut
Mais est et sera
Celle qui aura amené
L’Artemisia
La petite du second à  moi
Lui-même
Je ne vais pas te tenir la main
Je vais te dire
Jive uiltzak ghus
Pour te dire
Que ce n’est pas beau
De ne voir Qu’une Artemisia
Aussi bien que les autres
Que ce n’est pas beau
De ne faire que comme
Pour avoir
Que ce n’est pas beau
De croire que c’est comme
Ca
Pour te dire
Que ce n’est pas beau
De ne voir qu’Amsitzea
Toi
Pour te dire
Que je ne suis pas bien
Pour elles
Pour eux

Pour tout
Car je suis
Ce qui fait
Ce qui est
Ce qui suit
Ce qui verra
Eux
Qu’ils sont faux
Les signes
Les trop mous
Les trop mignons
D’une histoire si fausse
Ces anges bleus et blancs
Sans ailes ni plumes
Les mots
Qui n’en sont pas
Les océans
Plus tellement déchaînés
Depuis si longtemps
Les cieux
Qui ne cessent de se fermer
C’est toi que j’ai attrapée
C’est toi que j’ai liée
Dans une histoire de dix
Un décalogue de pas
Aussi seuls et lents
Les uns
Autant que les autres
Pas pour un rien
Pas comme eux
C’est toi que j’ai attrapée
Artemisia
Là 

Eth nella Chahe
Mon bras
Mes mains
Et tout ça
Pour être
Ton bras
Tes mains
Et tout ça
Pour voir
Que tes doigts sont beaux
Même tachés de mort
Que tes yeux
Aident ton regard si profond
Même tachés de vérité
Des mensonges disent-ils
Menteuse
Putain du diable
Et voilà 
Comme si le rouge
Avait à  voir
Avec eux ou moi
Ils ne comprendraient pas
Ni de vérités si petites
Autre que celles de ces dieux
De soie et de vide
De foi
De tout pire que moi
C’est toi que j’ai attrapée
Pour les faire sortir de là 

Ces pleins qui ne sont pas à  moi
Ni à  eux
Ni à  toi
C’est toi que j’ai attrapée
Pour voir
Et monter si loin
Et bien plus haut
Là  où les hommes
Ne s’imaginent
Ni ciel
Ni nuage
Ni Physique
Ni possible
Amoureuse
Tendre
Et sage
C’est toi
Am’ar teszi’a
Roueth hie
Ocsha
C’est toi que j’ai attrapée
Pour glisser à  travers leurs corps
Pour fissurer leurs yeux
D’une lumière sans couleur
Qui ne serait qu’une pieuse
Image de roi
Hors
De

C’est toi que j’ai attrapée
Pour faire des sauts dans les unités
De temps et d’espace
De distance et de poids
Afin d’ouvrir les cieux
Et tout ce que tu désires
Si tu veux de moi
Au lieu de te demander
Là 
A rester et hésiter
Encore
Et à  jamais
Dans tes vies
Dans tes rêves
Partout là 
En journées
Où tu te souviendras
Que tu t’es trompée
Que tu en souffres
Que tu te tordes
Et crie
J’y veillerai
Du moins vers
Si tu glisses
Et jusqu’à  ce que je te retrouve
Et que tu m’appartiennes
Libérée de ces tombes
Tu ne seras esclave
Que de tes dix pas
En trois
De trois
A moi
Pour toi
Artemisia

Ille pneà¯m dohemer
Kapte komba a chi
Jusqu’à  la fin
Sans démordre
Adroite
Perpétuellement
Naissante
Artemiz e
A
Moi
Je serai le tien
La corde qui te passera autour du cou
Ce qui te lira à  jamais à  eux
Ce qui te dira où faire et quoi
Quand et comment tu frapperas
La raison d’une perte ou d’un retour
Au-delà  de ce qui te fige dans le temps
L’espace où tu crois les voir
Les mains qui te serreront le col
Ce qui t’offrira à  jamais
Ce qui t’éprendra
Qui t’offriras
L’idéale prospection
Au-delà  de ce qui figure le mieux
L’espace où tu crois les suivre
Je serai la lame qui respirera entre tes os

Pour te rappeler que tu ne dois pas
Pour te faire voir ce que tu ne veux pas
Je serai le dard qui dormira entre tes eaux
Qui te fera souffrir ceux que tu aimes
Par ce que tu ne les veux pas
Et ils doivent s’y faire
Je serai le seul plaisir que tu auras
Le seul qui portera
Le seul qui sera vrai
Avant l’extase d’un chaos à  partager
D’un ordre à  savourer
D’une puissance à  jouir
Sans second degré
Sans mal et sans bonté
Sans peur ni envol
Sans commune ni cité
Je serai une âme
Autre que la tienne
Autre que la leur
C’est l’avant
Ouvre-toi
Ma douce
De ce qui va
Me donne et
Délicatement
Ordonne

Frappe
Talde
Frapperas tu ta tête contre le sol
Jusqu’à  ce que le sang t’empêche de voir
Je t’arracherai les yeux
Je t’arracherai le coeur
Je t’arracherai à  toi
Sans que tu ne saches
Ni où et quand
Ou comment
Il a tué son amour
Il lui a dit
Il lui a prit
Il l’a poignardée
Je t’arracherai le mieux
Du possible autant
Que je le pourrai
Ce qui correspond en temps
A quelque chose comme
L’éternité
Il a tué ceux qui dormaient
Il leur a dit
Il leur a prit
Il les a égorgés
Je viendrai mordre ton dos
Te pousser d’en bas
Pour que d’un saut
Tu nages vers eux
Sans moi

Jusqu’à  ce que tu t’étouffes
Il va et sent
Les corps vides et froids
Dans le sang des siens
Des autres et encore
Je te prendrai même si
Rien ne s’entend ni
N’en résulte sans
Que tu te dise que
Je suis là  pour
Bien plus que toi
Et moi
Avant

Lecture par Morgane Bébin, extrait du livre à  télécharger.
Chi Ocsha
. Jacques Perconte

 

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