Le projet de loi ‟ Création et Internet ” que le Parlement doit adopter cet automne nous préoccupe. Il est en total décalage avec notre réalité, bien loin de la ‟ Création ” et encore plus de cet ‟ Internet ” dont il prétend vouloir réguler les pratiques. Cela dit, il semble très naturel qu’une communauté de cinéastes ‟ défendent cette loi sans réserve ” et se fendent d’une tribune intitulée ‟ Culture ne rime pas avec gratuité ” dans ‟ Le Monde ” du 8 juillet. Comme il semble naturel que l’enjeu industriel soit au coeur de cette loi.
Sauf que. Depuis les débuts du World Wide Web, nous nous sommes pris au jeu de cette mutation et existons 1.0, 2.0, et demain 3.0. Nous sommes les créateurs de demain, sans prétention aucune. Très sérieusement et depuis longtemps, nous nous posons la question du droit d’auteur, celle de la diffusion des oeuvres sur les réseaux et de leur réception. Tout comme nous nous posons la question de l’économie de la création, sur l’Internet et ailleurs.
Ce projet de loi est contraire à nos pratiques, tout comme il est extrêmement méprisant des usages et totalement ignorant d’un monde simplement contemporain.
Nous souhaitons qu’un projet de loi intitulé ‟ Création et Internet ” prenne en compte nos processus de création. C’est un droit.
Nous désirons partager et être téléchargés, sans filtrage aucun. C’est une nécessité.
Nous espérons que le principe démocratique selon lequel l’oeuvre existe ou n’existe pas au travers du regard de l’autre s’applique à cette multiplicité que d’autres nomment ‟ piratage ”. C’est une revendication.
L’auteur, le créateur, le spectateur, a muté. L’oeuvre est regardée, écoutée, partagée, comme jamais auparavant. Et c’est pourquoi créateurs et regardeurs ne peuvent être filtrés par une loi obsolète et crétine. Une loi qui asphyxie la ‟ Création ” et ‟ l’Internet ”.
Premiers signataires :
Adrien Mondot, Agnès de Cayeux, Alain Escalle, Albertine Meunier, Alexandre Perigot, Anne Laforet, Annie Abrahams, Arno Fabre, Bérénice Belpaire, Bruno Samper, Caroline Hazard, Cécile Babiole, Cédric Pigot, Chloé Delaume, Christian Vialard, Christophe Bruno, Christophe Fiat, Christophe Jacquet dit Toffe, Claude Closky, David Guez, Dinah Bird, Electronic Shadow (Yacine Ait Kaci et Naziha Mestaoui), Emmanuel Maa Berriet, Emmanuelle Gibelo, Eryck Abecassis, Etienne Cliquet, Etienne Mineur, France Cadet, Franck Ancel, Francis Mizio, Gilbert Quélennec, Grégoire Courtois aka Troudair, Grégory Chatonsky, Invader, Jacques Perconte, Jan Kopp, Jean-Noà«l Montagné, Jean-Philippe Renoult, Jean-Philippe Roux, Jérôme Joy, Joachim Montessuis, Julien Lassort, Karine Lebrun, Karen O’Rourke, La Boîte Blanche, Louis Bec, Loz, Luc Dall’Armellina, Luc Martinez, Lucille Calmel, Lydwine van der Hulst, Lynn Pook, Magali Daniaux, Martin Le Chevallier, Mathieu Briand, Michaà«l Borras aka Systaime, M. Chat (Thomas Vuille du Collectif Chat), Nicolas Boone, Nicolas Clauss, Nicolas Frespech, Olga Kisseleva, Olivier Auber, Olivier Le Gal (collectif MU), Pascal Lièvre, Pascale Gustin, Paul-Armand Gette, Pavel Smetana, Pierre Beloüin (Optical Sound), Philippe Castellin (Akenaton/Doc(k)s), Philippe De Jonckheere, Philippe Langlois, Philippe Quesne, Pierre Bongiovanni, Pierre Giner, Ramona Poenaru, Roland Cahen, Shu Lea Cheang, Stéphane Sautour, Sylvie Marchand (Gigacircus), Thierry Théolier aka THTH, Triny Prada, Valéry Grancher, Vincent Elka aka Lokiss, Vincent Epplay, Wolf Ka (Compagnie Respublica), Xavier Cahen.
Le site de la pétition : http://www.internetmonamour.fr
La pétition sur Poptronics, l’agenda des cultures électroniques
La pétition dans ‟ Libération ”
La loi « création et Internet », un premier pas vers le contrôle du Réseau ?
Contact : petition@internetmonamour.fr