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Posté le 17 septembre 2007 dans au fil des projets, Soldes d'Hiver -> lien permanent
Galerie Bordelaise, Suite…

par Colas Michard

Bordeaux, 2eme arrondissement, site de St Remi, 1851
Bordeaux, 2eme arrondissement, site de St Remi, 1851

Inauguration de la Galerie Bordelaise en 1834

Réalisé par Gabriel Joseph Durand, il s’agit de la première Galerie construite en diagonale en Europe pour cette moitié du XIX siècle. Elle est classée depuis le 29 octobre 1975 à  l’inventaire supplémentaire des bâtiments de France.

La galerie est un patrimoine privé ouvert au public, je la fréquente depuis tout petit et j’ai vécu quelques années un appartement avec vue au-dessus de la verrière. Je pouvais observer l’activité et entendre résonner la galerie à  travers les jointures des tôles ondulées.

Cette galerie donne sur la rue piétonne la plus fréquentée de Bordeaux, avec ses samedis noirs de monde, et pourtant la Galerie donne toujours cette impression de calme, due peut être à  son acoustique de cathédrale, ou sa fréquentation moins dense. Elle offre une solution de raccourci aux piétons du quartier, un refuge en cas d’averse, et permet de flâner dans ses boutiques ou s’arrêter le temps d’un café.

Mais la galerie se complait de plus en plus dans un état de délabrement général, la verrière en plastique ne parvient plus à  abriter vraiment des averses, créant des inondations ponctuelles devenant l’attraction des touristes venus s’y réfugier. Les infiltrations écaillent les murs et ont même récemment fait tomber un morceau de corniche…

Malgré cela, la galerie garde son charme et l’association des amis de la galerie Bordelaise et les commerçants tentent d’agir pour la restauration de ce patrimoine, des travaux conséquents qui nécessitent l’appui d’investisseurs privés tant la tâche est d’envergure.

Depuis que je m’occupe de développer des projets avec la boutique familiale, cette galerie privée/publique est un terrain d’expérimentation privilégié pour créer des animations et accueillir un public au coeur de Bordeaux.

David Sepeau - mai - 09DW9745
photo David Sepeau

Ma rencontre avec Jacques Perconte remonte au projet organisé en octobre 2006 à  la boutique dans le cadre du festival Ritournelles. Je me rappelle voir Jacques photographier les alignements de boites dans les réserves de la boutique. L’idée du projet est née et nous avons commencé à  garder les boites de chaussures laissées par les clients. La récolte fut bonne, et nous arrivons à  un bon quota vu le volume que représente le stockage des cartons remplis de boites empilées.

Ce projet du mur de boîtes de chaussures m’a beaucoup intéressé car il questionne le spectateur sur l’utilité et la fonction de ce passage, habituellement sans grand intérêt pour ses badauds, sa fermeture risque de créer la confusion, obliger la personne déroutée à  considérer l’espace, l’obstacle… La relation que Jacques crée entre l’oeuvre et la boutique est troublante. Le mur s’intègre parfaitement dans cette proximité à  la boutique car le projet se construit autour des m² de boites venant de cette activité commerciale. Mais obliger les gens à  pénétrer dans la boutique pour traverser ou alors rebrousser chemin peut s’interpréter comme une provocation. Bien que la grande majorité des clients se rendent chez Michard Ardillier par l’entrée de la rue Ste Catherine, la contrainte de pénétrer dans une entité commerciale pour traverser la galerie soulève des interrogations. Volonté artistique ? Action publicitaire ?

Libre arbitre face à  l’acte d’achat ?

L’installation aura lieu au moment des soldes d’hiver, moment d’effervescence de la consommation au début de la nouvelle année 2008. Le magasin à  l’habitude de drainer une forte population lors de la première semaine d’ouverture, attirés par les démarques sur les produits. Le magasin est en ébullition et cette énergie stimule les ventes motivées par le désir de trouver sa taille. Le mur de boite contribuera t’il à  créer la confusion générale ? Les clients surchargés de paquets laisseront ils leurs boites au pied de l’édifice ?

La galerie Bordelaise rompt avec sa fonction de passage le temps d’une exposition qui lui est dédié…

Du Jacques Perconte’s touch en puissance… Il me tarde de voir le bordel que ça va mettre !!!

 

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