« Saviez-vous qu’équiper les robinets de réducteurs de débits fait économiser jusqu’à 40% d’eau ? En ces temps où le mot économie est à la mode, devenez encore plus branché en passant au durable. Gestes et astuces à apprendre lors de la Semaine du développement durable du 1er au 7 avril. »
Voilà comment s’ouvre la dernière newsletter de CityVox. Comment peut-on oser écrire des choses pareilles. Comment peut-on avoir aussi peu de respect ? Est-ce un journaliste qui a attaqué ces mots? Y a t’il eu à un moment donné un rédacteur en chef ou un responsable qui a validé cet axe de communication ?
Ma réaction par mail (au réveil) : ‟ Je trouve honteux l’édito de votre dernier mailing et je pars de suite en croisade contre sur mon blog. Je refuse de continuer à soutenir vos aprioris douteux et vos positions déshumanisantes. ”
La réponse : ‟ Monsieur, J’ai écrit la phrase que vous citez. Il doit y avoir un malentendu, parce qu’à aucun moment, je n’ai voulu porter offense envers qui que ce soit… En toute sincérité et franchise, je ne vois pas en quoi ma phrase est « déshumanisante »… Je n’ai aucun a priori sur le développement durable et encore moins sur les temps difficiles que connaissent les français, croyez-moi ! Je ne pensais pas qu’une telle phrase susciterait votre désabonnement de notre site. J’en suis désolée et confuse. ”
Ma réponse : ‟ j’imagine bien que vous n’aviez pas de mauvaises intentions quand vous avez écrit ça. Et ce n’est pas vous que j’attaque en particulier, c’est le laisser-aller général. Et c’est bien là le problème. Voyez-vous, vous nourrissez la légèreté de l’implication écologique. Et derrière ce mot malgré l’effet de mode il y a quelques réalités qui sauront bien nous attraper à la gorge avant que nous réalisions la futilité de nos comportements. Vous participez à cette déréalisation de l’implication et de son importance en assimilant l’attitude écolo à la branchitude. Et c’est ca qu’on appelle com… ”
J’ai réagi de manière démesurée. Je m’en excuse. Ca ne sert à rien. C’est la première fois que je balance un mail en colère à une régie d’innocentes victimes. Mais cette colère réside malgré tout en moi. J’essaie de l’expulser et de me dire que cette société ne se réparera pas par le verbe. Mais je ne peux pas m’empêcher de parler. J’en suis là .
Il a pas mal de textes sur ce blog qui questionnent le monde d’aujourd’hui : les comportements, la politique, l’image. La société est images. De temps en temps je déborde. Comment peut-on agir sur le monde des images ? Faut-il en produire. Faut-il s’en éloigner, ignorer les représentations ? Faut-il éduquer et prévenir ?
Je ne me pose pas vraiment ces questions, je crois qu’il faudrait que simplement les gens finissent par être là . Qu’on ne puisse plus dire que le peuple manque. C’est une question de présence. J’y arrive. J’essaie, je cherche. Je suis encore loin. Je reste pour une grande partie l’image que j’ai construite. Je manifeste des tentatives verbales d’échappées à ce paradigme de l’être pour réduire les influences extérieures. Il faut trouver la voie de la présence et faire des images qui le soient aussi pour petit à petit en faire moins…
Adoptons le durable sans se brancher aux normes temporaires de la mode. Soyons présents et essayons de dire moins de conneries pour ne plus tisser cet environnement superficiel qui détruit peu à peu le monde. Essayons de moins nous projeter dans des images idéales qui nous sont totalement étrangères…
