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Posté le 28 mars 2008 dans au fil des projets, uttha -> lien permanent
Uttha / Scènes, Premier Mouvement De Nuit

Notes sur la première séquence d’Uttha / travail en cours

second step - notes - 01

(Sur scène | noir/flash, vidéo en fond, décalages/décolages)

Elle, elle est vivante. C’est ce qu’on dit d’elle en tout cas. Il y a ceux qui la connaissent de jour et ceux qui la connaissent la nuit. Le jour elle travaille comme beaucoup. Elle est détachée des choses, ne se porte pas sur la possession, ni sur les relations… elle avance et poursuit sa carrière. Qu’est ce qu’elle fait ? Je ne sais pas. Je ne l’ai jamais rencontrée que sous les lumières de la nuit.

Elle ne se défonce pas, elle ne se pollue pas. Elle danse, elle bouge toute la nuit. De dix heures du soir à  six heures du matin dans certains endroits on ne voit qu’elle. Son corps se jette dans la musique comme je n’ai jamais vu. Elle ne perd jamais l’équilibre. Chaque souffle d’infrabasse est détourné par les mouvements de son corps. Comme si elle maitrisait le rythme des vibrations sonores et que la musique sortait d’elle. Elle puise sa force dans l’énergie qui s’engouffre dans ses mouvements. Elle aspire. Elle canalise.

Elle tourne de plus en plus vite, comme si un vide se créait au centre de la spirale que dessinent ses mouvements. Les forces la poussent mais elle ne tombe pas, elle reste maîtresse de cette dynamique qui pourrait durer éternellement. Elle résout chaque déséquilibre avec l’agilité d’une panthère qui bondit sur une proie.

Endurance. Durée. Elle tourne mais ne sait plus comment gérer cette force qui n’a de cesse de s’accroître. Déséquilibres qu’elle rattrape. On les voit à  peine. Epuisement ? Réitérations.

Elle tourne, elle tourne. Mais on a l’impression que le mouvement se tasse. Elle se rappelle toutes ces nuits où la transe qu’elle cherchait se montrait à  peine. Elle est lion, mais là  où elle voudrait. Elle se donne mais on ne lui rend pas ce qu’elle cherche… C’est quand elle rattrape un geste qui la poussait hors de l’équilibre, qu’elle sent l’énergie qui l’a prise et qui la détache de tout, qu’elle attend encore plus. Qu’elle attend quelque chose d’autre parce que ce moments qui il ya des années la surprenaient tombent dans le banal. Elle a déjà  vu beaucoup de choses. Elle veut du nouveau, du plus fort. Du plus profond… Et son mouvement se calme. La musique ralentit. Le basses grondent et pèsent. Elle va doucement d’un pas à  l’autre d’un équilibre à  l’autre, elle parcourt le vide et se ramasse de plus en plus. Elle se fatigue, se lasse. Elle se rapproche du sol.

Elle a senti cette force qu’elle cherchait. Elle a pris petit à  petit, jour après jour, à  chaque fois qu’elle poussait plus loin ses gestes que ce n’était pas la bonne voie. Et au lieu de persister en vain, de s’énerver et de s’étouffer dans la douleur, le mouvement s’est adouci, comme si il avait fallu qu’elle se tire de là  délicatement…

uttha, l’éveil
danse, vidéo et musique
caroline desmaison, jacques perconte, benjamin moussay

 

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