A qui parle la publicité ? Quelles connections suivent les messages émis ? Quand on entend le ton de certains spots quand on regarde certaines affiches on se demande quelles liaisons neuronales profondes s’écrivent.
Peut-on s’inquiéter de la dépendance au plein que nous avons ? Pourquoi avons-nous systématiquement besoin de remplir le temps qui s’offre à  nous ? Sortir, boire, se défouler, expulser son énergie, faire du sport le walkman sur les oreilles, combien de moyens pour contrebalancer le vide que l’on engrange en refusant d’être soi. Quand la publicité s’adresse à  nous, elle nous prend comme potentiellement intéressés, prêts à  écouter. Certains la refusent en bloc, beaucoup essaient de l’ignorer, d’autres la collectionne, mais personne tant qu’il reste sous l’influence physique de la réalité sociale dans la quelle nous vivons ne peut y échapper parce que les mécanismes sont pour la plupart sub-conscients et terriblement perfides face à  l’attention de notre volonté. Les messages passent au-delà  de nos gardes et vissent leurs connections sur des systèmes que nous mettons systématiquement de côté, ils nous affolent et affriolent notre soit-disant inconscient. Le jour où l’on doit faire le choix, c’est plein des images indirectes que notre décision s’opère. Nous ne sommes pas innocents. Ce n’est pas une question de marque, c’est une question de langage, de couleur, de formes sublimantes qui nous ont eues parce que nous étions prêts. L’exercice difficile de ne pas rester le terrain fertile au mensonge est de se libérer de la peur du vide. Mais cela remonte loin. Nous sommes sérieusement avancés dans l’aliénation… Alors voyons ce qui peut être fait. Et surtout essayons de voir ce que nous pouvons faire pour nous et pour les autres.

Publicité de Mercedes en magazine, je ne sais plus où je l’ai trouvée…