Le projet avec Michel Herreria prend forme, nous sommes en train d’échanger des idées sur ce film que nous préparons à priori pour le festival ritournelles qui se tiendra à Bordeaux en octobre prochain. Partis d’une idée de Michel, on a dérivé et posé les bases d’un travail où se rencontrent nos deux pratiques – une proposition entre nous – sur l’histoire d’un trait, l’aventure d’une figure commune à nos histoires. Le film : L’écran est blanc. Un énorme trait noir qui occupe les deux tires de l’image entre dans le cadre par le bas. Le trait est très pur, on peut observer ses textures. Il progresse lentement. On a l’impression qu’en avançant dans l’image il laboure la matière sur laquelle il évolue. Comme si il poussait des plaques de pixels hors de son chemin, comme si le trait se frayait une route à travers la matière blanche qui l’entoure. Il atteint le haut de l’image. Et plan après plan va s’installer un jeu entre le trait et la matière numérique du film. Mais le trait dessine. Et petit à petit, il éveille la curiosité du spectateur, l’abstraction laisse doucement place à la figuration. Un personnage apparaît. Il se dresse, tousse, il a un chat dans la gorge. Et tout recommence.
Première image, scan d’un des cahiers de Michel Herreria, seconde image, mon cahier n°8.