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Posté le 12 janvier 2001 dans Chi Ocsha -> lien permanent
Draculea, Intentions

Le roman de Bram Stoker n’a jamais cessé d’être publié depuis sa première édition en 1897. Il y a dans ce roman quelque chose de très puissant. Stoker a su mettre l’accent sur des points essentiels dans les attentes de ses lecteurs qui ont fait de ces aventures un passage inévitable. Les éléments qui en font sa force sont complexes et intemporels, la solitude liée à  l’immortalité, le désir d’un amour infini, le combat manichéen, la lutte pour le pouvoir, la peur de l’inconnu qui se tapit au-delà  des frontières de nos cultures.

Quand on décortique l’histoire de ce roman, tous les mystères nous renvoient à  la Roumanie. Dans les Folklores, dans l’histoire de ce pays, résonnent toutes les facettes de ce vampire.

C’est d’abord un film sur les vampires, sur ces êtres étranges dont le nom fait toujours frissonner. C’est ensuite une histoire de la littérature sur les vampires pour en arriver à  Bram Stoker et à  Dracula. Ce romantisme est une belle représentation d’un point de vue obscurantiste de ce début de XXe siècle.

Même si ce fut l’époque de révolutions industrielles et intellectuelles en Europe Occidentale, la quête de l’exotisme est restée la principale attraction recherchée dans la visite des cultures étrangères. Même si le roman de Bram Stoker est très riche en descriptions, on a l’impression que ce pays n’existe pas.

Nous filmerons l’histoire de ce vampire dans ces terres de Transylvanie à  travers les vestiges de cette fin de XIXe. C’est là  que nous rencontrerons les racines du roman : l’histoire du prince de la Valachie, première contrée roumaine. Histoire qui elle aussi a ses vestiges et qui est aussi étonnante et alléchante parce qu’elle s’est transformée en légende.

C’est au travers de la figure centrale de Dracula, personnage trouble à  la frontière mouvante entre le mythe et l’histoire, que nous avons décidé de réaliser un documentaire sur une vision de la Roumanie. Il permettra en effet de faire le lien entre l’image onirique et mythique de ce pays et son image historique.

Ce film en deux parties propose de voyager dans une petite période de l’histoire d’un pays qui n’a vécu ici î c’est à  dire dans nos perceptions î qu’à  travers ses images historiques (Ceausescu en 89, les élections récemment…) et mythologiques réappropriées. En enquêtant sur ces légendes, en visitant ce pays, ces ruines, ces âmes, on se retrouve face à  une réalité qu’il est facile d’oublier quand on ne la côtoie pas.

Confronter l’image romanesque du Dracula de Bram Stocker, du passé fantastique chaotique au fil de paysages et de décors naturels roumains à  celle du Vlad Å¢epeÅŸ et de cette période terrifiante, voilà  de quoi il est question.

Le documentaire est divisé en deux grands mouvements, un mythologique regroupant les deux premières parties et un historique : la troisième partie. Ce découpage situe les trois voyages dans le contexte du film.

La première partie du film, racontant les vampires et leurs origines, amenant le folklore roumain, est un voyage à  travers les plus belles villes de cette Europe qui a été si riche. Un voyage sur les pas du Héros de Bram Stoker qui s’est enfoncé peu à  peu dans l’inconnu.

La seconde, toujours en suivant le voyage de Jonathan Harker jusqu’au Château de Dracula est une plongée dans le passé, peu à  peu nous quittons les villes et les villages à  la recherche d’icônes illustrant le vampire en question.

La troisième partie, Historique est une traversée de la Roumanie, de la Transylvanie à  la Valachie jusqu’au bord de la mer noire.

Le film sera conduit par une journaliste qui nous emmènera découvrir ces  terres et ces légendes. L’évolution de son voyage touristique devenant presque scientifique fera progresser sa position dans l’image. Ce qui engendrera une transformation du filmage et du découpage pour avoir un premier mouvement onirique, exotique et un second mouvement plus rationnel.

Il faudra prévoir les interventions historiens, d’écrivains, de cinéastes…  proposant leurs lectures et connaissances aussi facilement en in qu’en off. Il y aura des extraits de romans et de poésies, illustrant plus les paysages que les légendes.

L’effet dramatique fera partie des moyens utilisés pour asseoir le spectateur dans son imaginaire lors des parties traitant de la légende et il atteindra son paroxysme quand nous découvrirons les paysages des montagnes noires en Roumanie.

Le film doit imposer une image qui soit à  la hauteur de l’imaginaire qu’il déploie. De ce fait la photographie nécessite un soin très particulier. La majeur partie des images du film seront tournées en Haute Définition ou sur support argentique. Peu de documents seront rapportés au montage, il y aura essentiellement des extraits de films cinématographiques qui viendront illustrer aussi bien les légendes (les loups, les vampires…) que l’histoire (Vlad Å¢epeÅŸ et ses batailles).

Il faut mentionner que le film présentera à  plusieurs reprises des textes dans leur langue et écriture originelle, ces pages seront mises en scène comme des paysages.

L’habillage sera très sobre et en parfaite interaction avec la construction de l’image, rappelant essentiellement les idées de voyage, d’histoire et de légende. 

Le son î plus de prises directes que de voix off – doit lui aussi faire preuve d’une grande attention î textures – étant donné que la musique choisse sera celle du Dracula de Francis Ford Coppola, c’est à  dire les partitions de Wojiech Kilar. Ce sera un élément narratif adéquat pour accompagner ces paysages et ces thèmes.

 

Projet de documentaire
Proposé par Jacques PERCONTE
janvier 01

 

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