Mois assez bizarre, j’ai croisé un voisin dans l’escalier qui me disait la même chose, il se sent mou. J’ai plus de souvenirs de mois d’avril qui annonçaient l’été, c’est comme ça que Bordeaux peut me manquer, je n’y pense que lorsque je regarde le ciel. Ici, à Paris, il manque l’odeur du sel, de l’air baigné d’iode. J’ai envie d’aller poser ma caméra quelque part. De rester béat au pied d’un paysage, à regarder la lumière peindre de couleurs chaudes quelques arbres au bord de l’eau. D’entendre le vent et ses conséquences. De sentir et de m’endormir. Et au réveil, de retour à mes machines et mes stylos, de revoir ce temps compressé pour le ramener aux autres, ceux qui n’ont pas pu venir, de le regarder et de le travailler pour y ajouter mes rêves.
Mois de festival consacré à une certaine création numérique où je ne vois pas souvent grand-chose. Je trouve que tout cela manque de légèreté ou d’humanité, la pression unilatérale entraîne presque tout le monde à fabriquer des formes autour de la technologie. Finalement je connais peu d’artistes qui parleront de leurs oeuvres autrement qu’en termes techniques, et où le contenu restera l’objet qui a concrétisé les envies, où la seule idée (presque je dirai pour délayer) n’était pas une contrainte portée par la foi en la performance. ‟ Comment tu fais ça ? Quel logiciel tu as utilisé ? C’est toi qui codes ? C’est du libre ? ”. Il y a longtemps que je ne suis plus séduit par un simple processus d’interface qui me remettrait au centre de l’oeuvre î l’interactivité ?