C’est la période des soutenances théorique de mes étudiants de master. Julien Dorra, invité au jury, me faisait remarquer hier à quel point le panorama thématique était large. Certains ont des angles d’approche qui m’agitent : par exemple c’est mon point de contact le plus vif avec le marketing. Forme d’écriture vile que je n’aime à priori pas. Bref hier, Charlotte Baradat a soutenu son travail (plutôt bien) et je réagis dans la continuité de ce que j’ai dit.
Le marketing nous conduit à penser que le rapport de la marque à son consommateur est plus consensuel aujourd’hui que jamais. Si ces derniers (nous) ne s’imposent pas une conduite responsable, alors les marques ne le seront jamais ! La responsabilité ne serait plus jamais dans les mains de chacun d’entre nous. Nous avons les moyens de faire plier ceux qui abusent en leur imposant d’être respectueux des valeurs que nous voulons défendre.
Dans cette perspective si nous décidons de laisser aller la surconsommation aveugle nous laisserons les industriels détruire le monde. Bien sà»r je suis partisan de leur responsabilisation. Pourquoi le consommateur serait le seul à devoir être responsable ? Je crois que l’entreprise doit donner l’exemple. N’est-elle pas l’action productrice d’hommes qui se rassemblent pour conduire un projet dans les meilleures conditions qu’il soit ? Une marque, une industrie, un service ne devraient jamais avoir quoi que ce soit à se reprocher. Ils ne devraient pas craindre l’avis des consommateurs. Les consommateurs ne devraient pas être vus comme des portes-monnaies ayant un pouvoir, mais comme des hommes et des femmes avec qui l’on entretiendrait une relation de confiance. Les gens finissent par en être malades. Parce qu’entre les petites périodes d’épanouissement superficiel où la consommation va et où les produits nourrissent l’âme, le coeur tremble face à l’aspiration dévastatrice portée par le malheur des uns (la plupart) et l’extraordinaire bonheur des autres (un petit nombre d’élus) que les médias nous rappellent sans cesse.
« La différenciation par la consommation n’est souvent que le moyen d’affirmer la hiérarchie sociale. » André Gorz
Est-ce que la consommation telle que nous la vivons est une maladie ? Y remédie-ton par un marketing allopathique qui soigne ses crises douloureuses en dépit de tout ? Ne doit-on pas (comme en médecine) apprendre à ne pas avoir à soigner ? Mais à entretenir un terrain sain et comprendre ce qui ne va pas ans un respect absolu de la personne (Ayurveda) ?
Je crois en une décroissance, je crois qu’il faut faire des efforts et se rapprocher pour laisser de moins en moins de place à ces richesses superficielles qui construisent de vrais riches et les laissent s’enfermer dans leur confort bien égoà¯ste. L’altruisme n’est pas à confondre avec l’écriture aussi visionnaire qu’elle soit d’un service ou d’un produit qui tombe à pic dans le mood !
Le Charaka samhita (Devanagari:चरक संहिता) un des textes fondateurs de la mèdecine ayurvédique rapelle que la vie vécue normalement est un état de bonheur. L’hygiène de vie permet de restaurer l’harmonie de l’homme avec son environnement. L’alimentation, la digestion et l’assimilation sont des questions essentielles pour la santé. La parole comme méthode de soin est associée à ces médicaments (Rasayana). La médecine est plus préventive que curative. La maladie est considérée comme la conséquence d’une erreur alimentaire et d’une mauvaise compréhension de l’univers, ainsi que d’une mauvaise harmonie entre le corps et l’esprit.*