À la fin d’une conférence que je donnais aux beaux-arts, j’ai eu deux questions qui m’ont ramené à la dure réalité actuelle. Deux questions qui portaient sur le cadre des champs. La première jeune fille qui est intervenue ne comprenait pas comment je pouvais appeler ce que je fais des films. Simplement parce que leur format : aussi bien la durée que le support pour elle ne pouvaient en aucun cas rapprocher mon travail de celui du cinéma. Cette question a entrainé une réaction qui du coup conduisait l’interrogation de ce que j’apellais la vidéo. J’avais dit que pour moi, dans mon travail de la vidéo s’était arrêtée le jour ou j’avais abandonné les bancs analogiques. Mais disais-je alors que la vidéo était nécessairement analogique ? À cela j’ai pu répondre « appelle vidéo ce que tu veux, appelle cinéma ce que tu veux, mais appelle le parce que tu le fais ».
Tous ces cadres sémantiques sont vite caducs. Le cinéma peut bien sà»r se libérer de la salle. l’expanded cinéma interroge le film ! La vidéo peut être le support d’un film, etc. Toutes ces questions n’ont pas de raison qui doive entraîner la perplexité ! Je rencontre cela trop régulièrement dans les écoles. On ne peut pas être blasé. Vous ne devez pas l’être ! Manifestez-le ! Il y a tout à construire.
Et si vous voulez faire du cinéma, de la vidéo, vous n’avez pas besoin d’en connaître la définition. J’ai moi aussi passé des heures à lire pour comprendre ce qu’il fallait faire. Pour voir où je pouvais faire. Mais j’ai compris que cela était de mon ressort. Il ne faut pas confondre la culture avec des règles. Elle n’est pas un cadre ni une contrainte. La connaissance n’apporte pas souvent de solution. L’action vous conduira. Faites ! Montrez ! Discutez ! Fêtez vos envies créatives en donnant la plus belle place possible à vos coeurs ! Lâchez la tête, comprenez ce que vous avez en vous. C’est dans le ventre que s’enfouissent toutes nos émotions ! Faites avec les tripes !
