Ce film c’est l’histoire d’une rencontre avec un paysage. Je vous y emmène. On arrive dans la campagne normande où au milieu d’immensités vertes les vaches blanches reflètent la lumière humide. Le ciel change à chaque minute. La pluie et le soleil se croisent et dessinent ça et là des arcs en ciels. Mais le pays reste immobile. Même s’il est soufflé par le vent, que les vagues frappent de toutes leur force les falaises à pic. Ce n’est qu’à notre échelle que le sentiment sublime se manifeste. La terre est claire. Le marron légèrement boueux mène aux plages de galets gris. On doit descendre pour suivre le chemin qui mène à la mer. Elle s’agite en bas. Mais depuis un moment déjà l’image se manifeste. La normandie filmée se transforme et de nouvelles couleurs se révèlent. C’est un été qui s’annonce. Un été virulent et plastique. Comme il est impossible de rendre ce qu’est ce paysage, l’image se met à assumer l’interprétation qu’elle en fait. Elle devient le support de ces sentiments qui se manifestent face à la nature. Ses formes dialoguent avec celles des arbres, des nuages, de la mer. C’est le coeur qui fait place à la vision. C’est la marée haute. Les vagues de couleur balancent leurs lames de toute part et les écumes bleues et vertes glissent sur les pentes qui se laissent pénétrer par la lumière. Voilà l’agitation des grandes marées. On perd pied. On perd toute notion du temps. Le spectacle nous enlève. Mais tout à coup je n’entends plus rien. Je me retourne. Et je fixe le chemin qui mène au ciel. Quelque chose vient vers moi en empruntant le chemin qui descend de la falaise. Une petite masse noire nait du magma de couleur. Elle grossit, elle s’approche, c’est une femme. Elle est à contre-jour. On ne voit plus rien qu’elle. On ne voit plus. Mais de ce noir naissent de nouvelles couleurs extraordinaires qui nous mènent des rouges et roses au blanc merveilleux de la lumière.
premier synopsis d’impressions
ill. pied de la falaise nord des Petites-Dalles