Cet article a été publié par Rémy Delaplace à la suite de la conférence du 28 Octobre à l’Observatoire des nouveaux médias. Retrouvez le sur le site original : Entre faute de style et hacking.
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Gilles Deleuze a défini l’ image vidéographique faite de temps et de mouvements . ‟ Le cinéma procède avec des photogrammes,c’est à dire avec des coupes immobiles,vingt-quatre images/seconde.Bref, le cinéma ne nous donne pas une image à laquelle il ajouterait du mouvement, il nous donne immédiatement une image-mouvement. ”Sommes nous avec Jacques Perconte dans de telles images?
Azar et Chloé(1998-1999) http://blog.technart.fr/1999/03/25/ncorps/ sont des filmages d’écran ou défilent des images proches de la monochromie.Les couleurs sont saturées, nous sommes dans le mouvement de plans fixes très courts d’images abstraites, ou apparaissent par le jeu de la désynchronisation du rafraissement de l’écran et du refilmage, des lignes.Il y a accumulation d’images, de plans:nous ne sommes plus uniquement dans un flux d’images mais aussi dans une recherche de saturation du regard. Déplacement, défaut, altération sont les outils de modelage de l’image.‟ Un art vivant doit etre instable, ou pris entre deux équilibres, entre deux styles.C’est-à -dire, aussi bien:imparfait stylistiquement. ”ainsi Pierre Damien Huygues définit la faute de style. De fait Jacques Perconte trangresse les habitudes styliques de la vidéographie analogique.Mais il filme en numérique et il interroge l’essence, la matière meme de ce médium qui mime l’analogique mais en est si différent.Filtres, pixels, effets caratérisent l’ère du numérique.Et s’il nous semble avoir une faute de style par rapport à une habitude de l’analogique, nous sommes pleinement dans le travail d’un nouveau médium.
Alors peut-on parler de hacking?
Le hacking se définit comme le piratage informatique.C’est une attaque,un détournement des protections.A l’origine de son travail Jacques Perconte se dit hacker.
Altérer les images vidéos numériques, les compresser, créer des effets ne procèdent pas d’un détournement de l’outil mais bien de l’utilisation pleine de son potentiel.
Faute de style ou hacking? En fait aucun des deux,le travail de Jacques Perconte se situe à cette période ou le nouveau fait encore figure de détournement du classique.L’exploration des possibles crée des déplacements.Nous sommes là dans l’interrogation d’un art par son médium meme.