Je pousse encore plus loin la question de l’enseignement. J’ai une sorte d’intuition qui me motive. J’ai le sentiment d’avoir quelque chose à donner sur ce plan. La démarche qui soutend la plupart de mes propositions plastiques a déjà servi plusieurs fois des articulations pédagogiques autour de la question de la créativité. Voilà quelques notes que je partage avec vous…
Cette créativité, je cherche à l’enseigner sur le même front (et ce n’est pas paradoxal) dans des domaines qui ne sont pas réservés aux arts plastiques. C’est certainement les mêmes mécaniques de décloisonnement, de lâcher prise et de liberté qui fondent les approches créatives dans tous les domaines. Voir ce qui n’est que potentiellement là en toute bonne foi, en se servant de l’énergie des formes, en liant des idées qui ne se côtoyaient pas, nécessite à la fois une maîtrise du domaine d’expression (mathématiques, design, web, cuisine, danse…). Mais relève de positionnements personnels qui dépassent les limites de cette expression et qui trouvent leurs racines au plus profond de soi. Et c’est ce que l’on verra du monde, notre coeur, notre curiosité, nos aventures sans cesse interrogés qui révèleront dans nos démarches des liants fondamentaux… Et c’est l’attitude que l’on aura par rapport à ces intuitions qui feront d’elles ou non une force potentielle. Il faut l’intention, le geste et l’enseignement. Il faut que l’on ait à donner à apprendre pour que ce que l’on mettra dans l’objet de la création ne puisse pas s’en tenir à une position neutre au sein de la forme… La surface ne doit pas être l’objet. La profondeur n’est qu’un vecteur, il faut maintenant travailler le rayonnement. Il faut penser l’alchimie.
Lorsque tu veux savoir quelque chose, lis-le.
Lorsque tu veux apprendre quelque chose, écris-le.
Lorsque tu veux maîtriser quelque chose, enseigne-le
YOGI BHAJANill. Athanase Kircher, Ars magna sciendia, 1669, in Opus Magnum, l’échelle : shema universel servant à poser des questions sur tous les sujets possibles