J’ai envie de dessiner une séance où règneront tour à tour la douceur, la force, la couleur… J’ai envie d’exposer les fondations du mouvement de ma pensée, de les nuancer, de leurs rendre leurs places.
La réflexion que j’ai posée dans le cadre de mon intervention à l’ouvrage collectif – l’art expérimental aujourd’hui de 2000 à 2010 pose la première pierre de cette proposition. Impakt, violences critiques, voilà des titres qui résonnent avec cette image d’un monde en conflit. Ici le conflit est culturel. A ce propos ce peut-il qu’une dispute se retreigne à un domaine en particulier ? Rien de moins sur. Ce’ ne sont pas des théories qui s’opposent, pas des positions mais des voix, des paroles….
La seconde pierre roule depuis longtemps. Elle aplanit la surface de beaucoup de pensées. Elle s’est montrée récemment à l’exposition Terre Natale à la fondation Cartier à Paris… Le monde nous échappe semblerait’ il. Les hommes fuient. Les transpositions mathématiques nous permettent de rationaliser le constat. On dit qu’en économie tout semble aller mieux dès qu’on cesse parler de réalité pour écouter les chiffres. La raison cartésienne l’emporte sur l’empirisme de la réalité… qui malheureusement donne souvent tort aux chiffres. Alors compter comment le monde s’en va ne donne rien. Et puis on ne sait pas comment il s’en va. Peut-être que certains ont les informations mais les signaux qu’ils émettent sont tellement brouillés qu’ils sont devenus inaudibles.
La troisième pierre repose sur ce séminaire d’anthropologie générale à l’école des Hautes études en Sciences Sociales que je suis depuis l’année dernière ? J’y ai rencontré et découvert de nombreuses pensées. Ces idées ont pénétré mes champs de réflexion. Elles glissent dans mes arts plastiques. Chine, Japon, Afrique, Inde, Grèce…
Il y a aussi le yoga, le mystique, le spirituel et l’amour. Tout ca va avec Isabelle. Nous vivons ensemble, nous résonnons ensemble. Je change.
La magie mystique m’intrigue, j’en ai fait une des clefs de voute d’un de mes travaux les plus ambitieux.
Il y a encore le All Over, le sublime, l’immanent, le transcendant….
Et puis il y a cette crise qui semble étonner tout le monde. Comment se pouvait-il qu’il y ait autre chose ? Qui a fait des efforts ? Vous ? Moi ? L’écologie tant qu’elle se limitera à des brèves idées sur l’environnement ne servira à rien. L’homme fait intégralement partie de l’écosystème global, il est de la nature. Mais s’est le seul à le refuser et à a essayer de s’en défaire. Et il a l’arrogance d’essayer de faire croire qu’il s’en préoccupe.
Enfin, je dois parler de ces appareils idéologiques, ces outils techniques qui nous permettent de ne plus laisser à la nature l’exclusivité du jeu.
Accord corps parole pensée. Prendre la parole comme Confucius pour questionner l’homme.
Entre l’homme et la bête sauvage ce qui fait la différence ce n’est pas la raison mais les rites.
En parlant de devenir de l’homme je pense à Trent Reznor, musicien qui forge de la matière dans la technologie depuis des années. Il fait. Cela fait quinze que je ne perds pas de vue ses messages warnings…
J’aimerais faire glisser dans mes films une énergie qui pénétrerait les spectateurs, éclorait et les emplirait d’une chaleur stupéfiante qui les connecterait à la terre et au ciel. Je ne veux pas les pousser dans un espace immatériel mais bien dans une nature concrète.
Notes sur le projet de la séance ImpaKt du 26 mars à l’institut national d’histoire de l’art.