Cherbourg-Bayeux, sans titre n°11 (sonore)
Corail intercité, samedi 8 mars 2008
de 18h37 à 19h26
Je suis assis dans le train, une place isolée dans le sens contraire de la marche. Nous sommes cinq ou six dans le wagon. Mon appareil est collé contre la fenêtre. Il mitraille le paysage au rythme d’une ou deux images par seconde. Mon autre main tapote ces quelques lignes sur le clavier de mon ordinateur. Tout est rouge autour de moi (en première lowcost) et je vois au travers de mon appareil les couleurs apparaitre et disparaitre. Le temps est rude. L’orage gronde. La vitesse d’obturation tombe… et avec leur luminosité les nuages semblent (sur mon écran) s’imposer au travers des branchages qui ‘étalent en filets sombres aux premiers plans. De gare en gare la nuit tombe. J’ai sortir mon magnétophone (numérique) pour faire une prise de son. Je l’ai posé à côté de l’appareil photo. On va voir ce que donnera cette bande son sur les images. Deux temporalités liées mais indépendantes. Je pense à Jean Rouch qui faisait des prises de son directes avec le public lorsqu’il commentait ses images ethnographiques. Il se servait de ces enregistrements comme bandes audio de ses films.