Restituer une archive de l’histoire du netart est une tâche difficile, l’histoire est en reconstitution permanente dans le flux des réseaux, se formatant et se reformatant, à l’image même des réseaux. De nombreux liens ont été fermés, ou déplacés. Certains contenus sont resté sur le réseau comme des processus zombie sans lien avec nulle part. De nombreuses communautés ont été dissoutes, reformées ou mises à niveau. Une histoire en déplacement permanent.
Construire une archive de l’histoire du net art, c’est faire acte d’histoire. C’est un travail nécessaire, c’est créer un repère, une balise [tag], des lieux d’oà» on est parti ou d’où l’on se réfère, à aujourd’hui, aux lieux où l’on est.
Les réseaux ont changés, les enjeux aussi. À l’heure de la captation économique des flux numériques et de leur spéculation, dans le paysage du ‟web-divertissement” omniprésent et de la sur-consommation en ligne, mesurer la distance parcourue, c’est prendre acte de ce qui a été fait, c’est remettre à jour son savoir et son histoire, c’est rendre compte des mouvements du début de l âge des réseaux, des communautés du web et des utopies sociales qui ont animés les premiers projets de net art dès le début des années 90.
C’est finalement construire et garder un regard critique sur ce que deviennent les réseaux aujourd’hui.
La mémoire est fluide et multiple: l’archive est un wiki, elle s’inscrit dans la culture de l’intelligence collective, liée à l’histoire et aux pratiques des mondes en réseau: tout le monde peut contribuer à sa construction et à sa mise à jour.
C’est une histoire ouverte, A nous de décider de ce que nous en ferons.
‟faire ressortir les archives devient un acte de pure résistance”
subrosa.net
posté sur V.I.R:us, février 2008