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Posté le 3 octobre 2007 dans ici et là dans le monde -> lien permanent
Podcast 04 – L’acte Prémédité Du Vol Futile

Paris, mai 2006

Avant-hier soir, encore fiévreux, vers 22heures, je me suis mis un peu à  la fenêtre, histoire de jeter un oeil dans la rue et de voir quelques personnes. En face de chez moi il y a un centre de formation en audiovisuel. Il y avait quelques élèves qui sortaient, quelques jeunes qui trainaient là … Cinq ou six au bout de la rue à  quelques dizaines de mètres… un d’eux sort une pince monseigneur de son sac et la file à  un de ses copains. Là  ils se plaquent tous contre le mur et disparaissent au coin de la rue. Je ne les vois plus. J’appelle mon voisin d’en face pour le prévenir et voir s’il les voit. Il ne répond pas. Je me penche quelques instants. Rien. Je suis fatigué, je vais arroser les plantes. Je me retourne et pose mon petit enregistreur sur le bord de la fenêtre, histoire de faire un portrait audio de la rue ce soir. Je vais de l’autre côté de l’appartement, je fais de fenêtre en fenêtre le tour des plantes. De retour là  après avoir arrosé mon voisin qui a reçu le message m’interpelle…

J’ai enregistré le vol d’un vélo. J’ai une preuve audio. Malheureusement, hier j’ai appris que le vélo était à  un autre voisin (de mon immeuble). J’ai appris que c’était un vélo pourri, un vieux vélo rose sans selle.

Alors ? Qu’y a-t-il à  dire de ce geste. Plusieurs à  monter un coup ? Voler un vélo comme ça ? On s’ennuie certes, mais bon, qu’y a-t-il à  gagner ? Nous en avons un peu discuté entre voisins et amis hier et nous avons un peu de mal à  comprendre.

Nous habitons la même ville, pas forcément le même quartier mais nous occupons à  un moment donné un même espace structuré. Certains d’entre nous s’ignorent et se protègent des autres, d’autres sont en pause et se laissent conduire par leurs occupations en restant potentiellement éveillés, d’autres interagissent, d’autres grugent.

Je ne vais pas essayer de rentrer dans la tête des ces types qui ont braqué le vélo. Je reste là  où je sais à  peu près quoi dire. Je savais qu’ils allaient voler quelque chose. Mais je me suis tenu à  l’écart. Qu’aurais-je du faire ? Me présenter à  la fenêtre pour leur demander ce qu’ils faisaient ? appeler la police (le port de la pince monseigneur étant suspect)…

Qu’est ce que je fais de cet enregistrement ? J’ai capté ce qu’il se passait dehors avec derrière la tête que cela pouvait valoir le coup. J’avoue que je cherchais plus a avoir quelques unes de leurs réflexions, de leurs paroles pour voir ce qui se disait là . Pour en faire quoi ? Certainement les ramener ici.

Que puis-je faire pour que je ne participe pas au flegme général du ‟ je regarde ailleurs ? ” Globalement je le sais, il faut participer à  l’éducation, à  l’ouverture, il faut écouter et partager. Ne pas comprendre leur geste résume le fait que je ne comprenne pas leur situation. Je pourrais tirer toutes les conclusions possibles elles resteront fermées… A fouiller…

ill. Paris à  la loupe, en bas de chez moi, mai 2006

 

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