% François Mauriac, pourcent artistique / région Aquitaine
L’oeuvre que je propose pour le Chalet François Mauriac est une installation vidéo interactive.
Le dispositif lie l’espace intérieur du chalet au jardin, il joue plus ou moins le rôle d’une fenêtre. Mais cette fenêtre sait réagir aux mouvements de la nature, aux calendriers astraux, à certaines lois. C’est un filtre magique et poétique qui écrit une histoire particulière et mouvante du paysage.
Elle s’intègre au projet architectural et scénographique à l’intérieur du Chalet. Le dispositif apparent est le plus simple possible. Il se réduit à une surface vidéo encastrée dans une structure.
L’interactivité ne repose pas sur l’interprétation logicielle des actions de l’homme mais celles de la nature. Une caméra placée à l’extérieur du bâtiment filme en continu une portion du paysage. Les images sont analysées par un logiciel qui selon des règles définies sait reconnaitre certains types d’évènements. Selon ce que le logiciel tire comme conclusion il peut qu’il se passe quelque chose qui aura une influence directe sur le flux vidéo retransmis à l’intérieur du Chalet.
Le logiciel fait attention à ce qui se passe : Est-ce que le vent souffle ? Est-ce qu’il fait gris ? Est-ce que le ciel est bleu ? Est-ce qu’il fait soleil ? Un éclair ? Quand est-on ? Est-ce la pleine lune ? Un changement de saison ? Est-ce l’anniversaire de François Mauriac ? Y-a-t-il un changement de cycle énergétique ?
Selon ce qu’il se passe plusieurs types de conséquences se profilent. Dans certains cas, l’impulsion entraine un ralentissement de l’image affichée à l’intérieur. Ce ralentissement peut être infime, à peine perceptible. Il est variable selon ce qui s’est produit. Peu à peu l’image se décale et prend du retard sur le fil courant du temps. Le film qui s’écoule dans le chalet ne correspond plus au temps présent. Le décalage peut s’étendre sur de longues périodes et peut-être atteindre plusieurs jours… Selon ce qui s’est passé, il peut se résoudre seul, et peu à peu se synchroniser à nouveau avec le temps des hommes. Mais si l’évènement est très important, il faudra à nouveau qu’il se produise quelque chose pour réenclencher la synchronisation.
Dans d’autres cas, certaines zones de l’image se révèleront. A l’instar d’une aurore boréale, l’évènement aura une durée qui lui sera propre, une plasticité qui sera liée au support. Comme pour les aurores, la lumière révèlera la couleur et la magie des formes liée à la matière de l’image…
extrait du dossier sur l’oeuvre rendu pour l’aps / mai 2007.