A priori, de partout il y a ceux qui se frottent les mains, priant inconsciemment le dieu des gains, et ceux qui penchent la tête en rêvant de révolutions sociales où les autres n’imagineraient pas si vite, jour après jour de nouveaux moyens de privatiser les libertés individuelles, de faire du fric en laissant croire au bien… Au milieu il y a ceux qui ne bougent pas et qui se laissent faire, qui sortent le matin pour travailler, qui consomment leurs temps-libre et qui se projettent heureux dans un avenir douillet baigné de neutralité et d’inconscience, épargnés par la liberté de penser. Il y a aussi ceux qui se jettent hors de tout et qui essaient de se protéger des méfaits de la société.
Finalement ceux qui cherchent à l’intérieur d’eux et qui essaient de s’orienter par rapport à leur ressenti sont peux. L’intellect brise l’éther et finalement ce qui guide ce sont les peurs, les stratégies qui en découlent, les réflexes, les attitudes de groupe, l’envie de s’en sortir. La pensée n’est pas portée par le corps mais par la société. Alors comment s’étonner que l’homme se sente de plus en plus oppressé. On n’en est pas tous conscients. Combien de combats qui ne nous intéressent pas sommes nous obligés de conduire ? Combien de colères emmagasinons-nous parce que ce que nous devons vivre souvent ne nous convient pas ? Et dire qu’à force nous ne nous rendons plus compte de tout cela.
Il y a beaucoup de gens que je n comprends pas qui semblent soutenir une envie de progresser dans la vie. Qui cherchent à arrimer solidement leur sentiment d’existence en agitant leurs vies au gré au rythme d’architectures sociales parce que leurs vies semblent tenir à cela. Certains ne font pas pour ce qu’ils font mais pour faire ensuite encore plus. Ils vivent une campagne. Mais c’est difficiles de voir où l’on en est : il y a tellement de leurres et notre société s’est construite en améliorant ses façons de mentir.
Il faut se dégager et se détacher, trouver comment glisser sans que les heurts ne pénètrent profondément dans nos coeurs et se transforment en émotions auxquelles nous serions obligés de répondre. Il faut arriver à faire en sorte que nos projets de vie trouvent leur place malgré tout. Il ne faut pas hésiter à nous trouver et nous entraider. A montrer qu’il n’y a pas de magie ni de génie mais de la volonté et que tout est possible à la condition que l’on fasse des choix, à condition d’être généreux…