Je continue à faire des images par la fenêtre à chaque fois que je me déplace. J’ai fait un peu de tri ce week-end et j’ai réuni un peu plus de 3000 photographies. Je vais commencer à monter le film séquence par séquences. Il y aura plusieurs films je pense : un sur les images prises latéralement, en train, en voiture et quelques unes en avion. Et un second, avec les images prises de faces, essentiellement en voiture.
La première étape à été de reprendre toutes les images faites qui pouvaient convenir au projet, ensuite, je les ai recadrées et mises au même format. Je travaille pour le moment avec des images qui ont un rapport hybride pour la vidéo (3:2). J’ai envie de garder ce format. Je travaille en haute définition, 1280×854. Je travaille absolument sans compression pour le moment. Je fais des essais sur de courtes séquences.
Le travail va sans doute être long et bien étalé dans le temps, car il va falloir que j’amène les images à danser sur une chorégraphie plastique sans que cela ne soit insoutenable : le rythme est très fort puisque qu’il y a rarement plus de quatre ou cinq images qui sont réellement consécutives, et encore il y a une majorité d’images orphelines.
Je ne veux pas que cela soit insoutenable mais je veux que cela reste hypnotique. Le film ne durera certaine pas très longtemps. Pas plus de trois ou quatre minutes (ce qui peut être déjà une épreuve d’endurance).
J’ai envie de faire un film essentiellement vert, assez humide, où les mouvements alternent rapidement entre défilements vers la gauche et vers la droite. Comme si, au contraire du voyage qui s’étire sur des heures, et où le regard se perd, le regard se trouvait systématiquement retenu par des éléments du décor. Comme si le spectateur était en équilibre, incapable d’être retenu par ses pensées et en même temps emballé dans une lutte pour ne pas perdre le fil d’une sensation.
L’enregistrement de chaque image a été déclenché par ces éléments du paysage qui m’ont attirés. Seulement la vitesse du déplacement à souvent poussé le décadrage car le temps du réflexe ne suffisait pas à retenir l’élément. Souvent, les parties visées ne sont que partiellement apparentes, de temps en temps, elles sont suivies sur une série d’images.
Je mets en ligne depuis quelques temps certaines séries d’images plus ou moins abstraites et dont une partie sera utilisée dans le film, vous pouvez aller les voir : window landscapes est régulièrement nourri par de nouvelles images à chaque voyage. Window n°24 est une série finie.