Note à Loui-José Lestocart, projet de festival…
La vidéo est en train de se faire une place dans le cinéma. Mais quand on observe ce qui se passe, on se rend compte quelle essaie de s’intégrer et non pas de se positionner en tant que telle. Bien sur il y a eu des tentatives et certaines sont très réussies, mais il semblerait que cela n’importe pas. La vidéo haute définition bien sur va peu à peu devenir une nouvelle technique cinématographique qui ne veut rien révolutionner sinon l’économie d’une certaine façon. Il serait très dommage que cela ne soit qu’une passade et qu’un effet de mode à la blairwitch. La vidéo n’est pas un ovni, c’est un réel moyen de prolonger l’histoire du cinéma vivant. Il est temps d’essayer d’aller ailleurs, vers des espaces qui soient actuels et non plus en perpétuel état de restauration. Pourquoi le cinéma resterait le même si ses outils changent, et surtout si ces changements entraînent une modification fondamentale du regard et de l’objet… Faut-il encore pousser la culture de la distanciation et pourquoi le faire avec des outils qui tendent à l’éliminer ?
Il n’est pas question de détruire ni de refuser en bloc ce qui a été fait, mais de ne plus penser une pratique de la cinématographie comme culturellement et linguistiquement figée. La vidéo a aussi une culture et certainement elle est plus accessible que celle du cinéma et même sa pratique amateuriste, plagiste ou quoi que se soit est très répandue, de ce fait ces images que l’on capture – parce que même s’il y a une fabrication elle n’est que partielle) – sont très proches de tout le monde, qui ou quoi que l’on filme se pose dans un rapport à le réalité ancré dans une relation intime – c’est tout près -, tout dans la vidéo est intime. On ne sacre plus les images et même si elles essayent de s’éloigner, elles seront toujours très proches. Cette distance-profondeur est une nouvelle coordonnée de l’approche et de l’expérience aussi bien que de la lecture…
