‘Claire’ est un projet de film, entre le cinéma de fiction et le cinéma expérimental, qui sera produit sur dvd-video.
Histoire
Le premier enjeu de ‘Claire’, comme tous les films est de raconter une histoire. Claire est adulte, elle vient de perdre son père. Elle se souvient de ses soirées lorsqu’elle n’avait qu’une douzaine d’années et qu’elle attendait que son père rentre du travail. Lui naviguait de bar en bar et de femme en femme sans jamais s’abandonner totalement pour ne pas rentrer trop tard et aller auprès de sa fille.
Le film montera en parallèle le souvenir des deux personnages, le père, enivré et se laissant aller à ses envies de débauche sans jamais aller trop loin, mais qui baigne dans une image de malheur que seuls les souvenirs et sa petite fille arrivent à dissiper. Et la petite fille qui joue et s’affère à mettre la maison en ordre, à faire en sorte que tout soit prêt pour accueillir son père lorsqu’il rentrera…
‘Claire’ est un film sur le souvenir, c’est un projet qui met en jeu plusieurs structures d’expérimentation afin de rendre une forme engagée, poétique et en adéquation avec ses supports.
Support /forme
’Claire’ est un projet de film dont la forme ne sera pas définie mais potentielle (en relation avec la question de la ‘virtualité des supports numériques). Il aura la particularité d’être déterminé à chaque visionnage du film. Par un système aléatoire initialisé à chaque lecture de la première séquence du film qui attribuera des variables à chaque plan, le montage (durée des plans, choix des plans), la couleur, les formes, les figures, la musique… Ces derniers seront sensiblement ou complètement altérés ou modifiés dans une suite logique (si tel choix est fait, alors, telle suite aura telle forme de base et ainsi de suite). Le film aura à chaque lecture une forme et une sensibilité particulières, presque unique.
‘Claire’ aura une photographie jouant avec les qualités d’une image exclusivement numérique, soumise à une compression, et prenant à parti ses possibles altérations et défauts (manques d’informations dus à la compression, pixellisation).
Les intentions de tels choix sont d’abord liées à la création d’une ambiance très spécifique au film. Des formes circulaires viendront reconstruire les cadres, la colorimétrie et la luminosité sembleront presque être sensible au son et à la musique.
‘Claire’ est un film sur une histoire de sentiments, sur deux personnes en regard, une histoire racontée pleine de potentialités, les choses sont relatives, les souvenirs aussi précis qu’ils le peuvent, mais pas systématiquement… Cette esthétique donnera plus de profondeur aux représentations des personnages en multipliant (sans démesure) la quantité de champs, de lieux et d’espaces liés à leur place dans l’histoire.
L’histoire sera toujours la même, ce qui changera, ce sont les détails, la durée d’exposition des situations, leur lisibilité, leur distance. Générer l’absence, la présence, la longueur, la répétition, l’attention, les tensions, la douleur, les douleurs, un petit peut tout ce qui pourrait caractériser les formes du souvenir. La curiosité de la nouveauté amènera sans doute le spectateur à avoir de nouveaux rapports avec le film.
Ensuite ce parti pris formel permet d’expérimenter une forme ‘active’ sur dvd-video et d’inscrire le film dans un rapport réel à son support qui n’est plus simplement celui d’un oeuvre écrite sur son support de stockage mais celui d’une oeuvre à la forme dynamique que le support permet de créer.
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Claire est une réflexion sur l’image et la potentialité de ses frontières î la qualité du temps capable de couler un peu plus ou un peu moins, d’être plus ou moins absent î C’est aussi un film qui construit une interface (esthétique formelle).
Extrait du dossier Dicream d’aide à la maquette / notes présentes sur le blog concenant le projet ClaireM