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Posté le 6 mai 1997 dans ici et là dans le monde -> lien permanent
La Guerre Du Faux

 » [La télévision face aux zappeurs] Pour survivre à  ce pouvoir du public, elle essaie de retenir le spectateur en lui disant :  » Je suis là , je suis moi et je suis toi.  » [...] On pense (ou l’on feint de penser) que les actions de ceux qui ne regardent pas la caméra se produiraient aussi si la télévision n’était pas là , alors que celui qui regarde la caméra souligne que la télévision est présente et que son discours se produit justement parce qu’il y a la télévision. [...] L’acteur ne la regarde pas parce qu’il veut créer, justement, une illusion de réalité, comme si ces actions faisaient partie de la vie réelle extérieure à  la télévision (ou au théâtre ou au cinéma). [...] C’est un phénomène curieux qui se produit alors : apparemment, la télévision veut disparaître en tant que sujet de l’acte d’énonciation, sans pour autant tromper son public qui sait que la télévision est présente et qui est conscient du fait que ce qu’il voit (fictif ou réel) se passe loin de lui et n’est visible justement que grâce au canal télévisuel. [...] Dans ce cas on accepte que le public s’identifie, en projetant ses propres pulsions dans l’événement représenté ou en prenant les protagonistes comme modèles. »

Umberto Eco, La guerre du faux, TV : la transparence perdue. Umberto Eco, sémiologue et écrivain italien (Egypte 1932). Ses recherches portent sur la signification de l’oeuvre d’art et sur ses rapports avec les médias.

 

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