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Posté le 1 novembre 2007 dans au fil des projets, Patiras -> lien permanent
Quatrième Passage Sur L’île De Patiras

refuge de Patiras, quatrième fois, 10-07 - 116

Encore une fois je viens là  pour filmer le paysage, faire quelques prises de son du vent, de la nature. J’ai essayé de prendre plus de temps que d’habitude, je reste trois jours sur l’île. C’est la fin du mois d’octobre, les centaines d’hectares de blé qui entourent la propriété de Philippe sont tombés. Le paysage ultra vert et lumineux ont je me souviens a laissé la place à  une immense étendue de terre brune sillonnée par les tracteurs (qui font les trois huit depuis quelques jours m’a dit Philippe). De vert il ne reste que quelques arbres par ci et par là . Les roseaux se sont fanés, ils vont bientôt disparaitre. Il y a beaucoup de vent, il ne tourne pas, le temps change souvent. Il pleut un peu mais pas longtemps, le soleil est très présent. C’est un des endroits que j’ai visité où le ciel est le plus beau.

Je filme, j’ai fait sept heures de rushes de plans fixes de cette nature baignée par les lumières mouvante du mois de juillet à  aujourd’hui. Le projet que j’ai avec Philippe avance, mais pas le mien. Cette nature est si difficile à  condenser. Mon idée de film chronophotographique de sept jours depuis le haut du phare me semble la seule alternative pour rendre une certaine puissance de ce qui est là .

Je me dis que trois jours ici c’est court. Je n’ai pas le temps de ne rien faire, je n’ai pas le temps de me laisser aller à  regarder la nature alors que je ne fais que ça. C’est dire si la vie à  Paris me fatigue en ce sens que l’aire que je respire, le ciel que je vois, les arbres que je croise sont bien trop loin de chez eux.

Faire un film d’ici c’est ramener cette nature ailleurs, lui donner une dimension exportable qui rehausse son absence ailleurs. Le là  où elle sera montrée de remplira de ce besoin d’exister dans un univers bien plus vert, bien moins pensé, beaucoup plus dangereux.

Philippe en prenant ce refuge en croisant son histoire avec des architectes comme Olivier Martin et Virginie Gravière, en ouvrant les portes de la nature tend une perche pour que nous comprenions mieux quelques évidences que nous mettons systématiquement de côté. Nous avons besoin d’être dans la nature nous nous en protégeons trop. Et finalement peut-être que nous essayons de puiser ailleurs nombre des forces qu’elle sait nous insuffler. On tend l’artificiel qui nous anesthésie pour croire que l’on peut y arriver seuls au milieu des villes modernes, sans le ciel, sans le vent, sans la pluie, sans le vert, sans l’eau froide… Quand je suis là  bas je crois c’est que je ressens le plus, comme quand je suis en montagne quelques jours, c’est la nature qui me donne de la force, c’est le rude qui fait que je me positionne ici sur terre, que je ne me demande plus qui je suis parce là  c’est simple.

Donc, je cherche à  ramener ces idées dans mes images pour les partager. J’aimerais filmer le monde et le repeindre, faire des images de tous ces endroits merveilleux des choses nouvelles qui déplacent la nature en nous pour que nous revenions vers elle.

ill. La quatrième visite sur l’île de patiras : trois jours au refuge sur flickr.

 

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