Arts plastiques, numérique, films et pensées... LE BLOG EST EN TRAVAUX ! ;)
Les histoires se répartissent dans 1003 notes... dans des milliers d'images... dans quelques mouvements...
@newsletterjacquesperconte.com
Posté le 24 novembre 2007 dans ici et là dans le monde -> lien permanent
Le Garrot

nin inch nails - year zero

Il ne laisse pas passer le sang. Il évite qu’il s’écoule hors de notre corps. Il retient la vie de là  où elle risque de s’échapper. Il est la solution de la forme face au danger du vide. Le garrot est garant d’une certaine sécurité. Mais je pense à  ce mot pour parler de ce qui retient la langue, le bras, les idées dedans, ce qui les empêche de s’agiter et de vider les envies qui naissent en nous. Envies de dire oui, non, de parler tout simplement, de comprendre, de ne plus avoir peur, de se dépasser, d’être avec les autres, pas au-dessus mais simplement parmi eux. Qu’est ce qui fait que l’on se garrotte ? A-t-on peur de se vider de quelque chose ?

De quoi pourrait-on se vider ? Du trop plein de soi ? Une interaction avec l’extérieur déclenche une quantité de réactions en nous et monte le trop plein. Les répondes, les contradictions, les explosions que nous contenons se manifestent à  notre garrot. Si nous le serrons, coule la larme qui étouffe le son du désir, et reste ce trop plein qui redescend vers sa source. A force trop de barrages, la place va diminuer. Nous n’avons pas le choix de trouver une issue à  ce remplissage, il faut vider quelque part….

Mais ce trop plein stagne le temps de passer le moment où il faut le cacher. Quand il est acceptable de déclencher la purge, il sort violement. Nous n’avons pas tous les mêmes capacités de stockage. Et nous ne cédons pas tous sous la même pression. Le rejet n’a pas forcément la même forme. Mai sil faut que ca sorte.

Quand nous vivons par procuration, à  travers autrui où à  la télévision, ce que nous ressentons ne s’appuie sur rien qui ne nous concerne. Nous puisons dans le monde des images ce qui nous manque, ce qui nous remplit à  un moment donné de ce dont nous aurions besoin î de ce que nous croyons vouloir, ou tout simplement de ce qui passe par là  et nous occupe. Mais quand cela touche notre coeur, quand cela nous ébranle ou nous fait peur, c’est tout notre système qui se prépare à  répondre. Mais répondre à  quoi ? Il n’y a rien de vraiment là . Alors il se remplit aussi. Il engage sa réponse et la porte jusqu’à  la sortie. Mais la réponse ne va pas à  la question, ce que l’on essaie de faire sortir ne correspond en rien à  ce que nous essayons de dire. Nous ne savons pas quoi dire….

C’est le garrot qui se desserre qui dessert les gestes destructeurs. Nous n’hésitons pas à  porter la main contre nous, à  nous faire des croche-pieds, à  nous convaincre que ce qui nous fait du bien c’est ce que l’on sent maintenant ici sur la terre qu’on voit. A coups de sucre, de drogue de cris pour rien, de danse, de tout, on se défoule en agitant les extrémités afin de chasser ces trop qui bloquent la circulation. On refuse, on tire, on cherche, on lâche tout ce trop là  où l’on se le permet.

Mais pourquoi on ne le laisse pas sortir là  où il faut ? Pourquoi on ne se laisse pas vivre comme cela ferait de nous des gens vraiment heureux ? C’est quoi ça ? Heureux Mais je le suis non ? Je m’en convaincs suffisamment chaque jour pour ne pas le refuser. Mais je dois rester éveiller aux yeux des autres, je ne dois pas me dire que je suis légèrement affaibli où totalement abattu. J’ai peur qu’ils profitent de mes faiblesses pour me blesser. Je n’ai pas confiance.

Ni confiance en moi, ni confiance en eux. Je les aime pourtant beaucoup, je les crois sincères, mais je me protège…. C’est notre ambivalence. Je bois un truc fort pour me sentir là , j’en bois depuis si longtemps que je suis convaincu que j’en ai besoin. Mais ca me détruis. Je le sens. Je le sais. Mais je ne le crois pas. C’est là  mon ambigüité. Je me mens. Je me shoote comme un fou pour aller plus loin de tout. Là  où certainement je suis en sécurité avec moi et où j’emmerde le monde qui ne me comprend pas. Mais franchement, ce n’est pas ce que je veux.

Nous vivons le garrot au cou. Tout le monde ne le serre pas de la même façon, tout le monde n’y porte pas sa colère de la même façon… Mais peu l’enlèvent. L’enlever c’est y arriver…à  vivre. Et ce qu’il y a de sur, c’est que d’être coincé… ça énerve.

I want to know everything
I want to be everywhere
I want to fuck everyone in the world
I want to do something that matters

Sincèrement, je crois qu’il faut changer. Il faut trouver l’envie de changer.

lyrics & ill. © Nine Inch Nails / I Do not want this / Year Zero

 

Note suivante : . Note précédente :
Où voir les choses en vrai ? Expositions, projections, conférences...
& pour le reste : archives / next...
          * accès réservé ou sur invitation
fil d'idées et d'images : Twitter